Articles de association-astonrott

  • « La dangerosité d’un chien n’est pas liée à sa catégorisation génétique »

    Ancien sénateur du Haut-Rhin ayant été en charge du suivi de la loi sur les chiens dits « dangereux », Jacques Muller, à l’origine de la création d’un Observatoire national du comportement canin, votée par le Sénat mais supprimée par le gouvernement, réagit après des accidents graves causés par des chiens.

     

    Pour Jacques Muller, il faut une politique active de prévention des risques.

    « En une dizaine de jours de juillet, les morsures de chien ont fait deux victimes, grièvement blessées. Comme d’habitude, il ne s’agit pas de chiens catégorisés « dangereux », les accidents ont eu lieu dans le milieu familial ; ce sont des enfants qui sont concernés. A quand le prochain ?

    En effet la loi promulguée le 21 juin 2008 relève du cautère sur une jambe de bois. Une fois de plus, selon le principe bien connu posé par le président de la République Nicolas Sarkozy « un fait-divers/une loi », le gouvernement avait déposé un « projet de loi renforçant les mesures de prévention et de protection des personnes contre les chiens dangereux » : la morsure d’un enfant par un pit-bull appartenant à un jeune adulte zonant au pied d’un immeuble devenait le prétexte d’un projet législatif reposant sur une double stigmatisation : celle — classique — des jeunes des cités, et celle – plus originale — des chiens et de leur propriétaires via la génétique.

    La quasi-totalité des accidents surviennent dans le milieu familial.

    Si la première est aussi insupportable politiquement que contre-productive sociétalement, la seconde ne repose sur aucune considération scientifique. Toutes les études disponibles en montrent que la dangerosité d’un chien n’est pas liée à sa catégorisation génétique : 93 % des agressions et 75 des morsures mortelles sont le fait d’animaux n’appartenant pas aux catégories génétiques visées par la loi et la quasi-totalité des accidents surviennent non pas sur la place publique mais dans le milieu familial.

    Tous les experts auditionnés dans le cadre de la préparation du débat en séance convergent pour dire que la dangerosité d’un chien n’a rien à voir avec la génétique… même si cette vision est intellectuellement rassurante.

    Tout chien est susceptible de mordre. Il n’est ni un jouet en peluche, ni un succédané d’enfant ou de conjoint. C’est un animal, mal connu du grand public, et qui vit en meute… dans la famille.

    En ciblant les catégories de chien 1 et 2 – et leurs propriétaires – le projet de loi déposé par le gouvernement était tout simplement hors sujet, rigoureusement incapable d’apporter une réponse crédible aux morsures de chiens dont les conséquences peuvent être dramatiques.

    Pourtant reconnu par les professionnels

    Une fois n’est pas coutume, lors de la discussion en séance publique, j’ai eu la satisfaction de bénéficier du soutien unanime du Sénat pour imposer au gouvernement représenté par la Ministre de l’Intérieur de l’époque Alliot-Marie la création d’un « Observatoire national du comportement canin », pilier d’une politique active de prévention des risques.

    Il visait à rassembler et traiter l’ensemble des données pour l’instant éparses portant sur les circonstances précises des accidents, dans le but de coordonner des campagnes nationales de sensibilisation/éducation des enfants et de leurs familles via les écoles et de formation des maîtres à la problématique du chien.

    Tous les pays qui ont su faire baisser le nombre de victimes de morsures de chien, notamment l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la Suisse ont fait ainsi de la prévention à grande échelle.

    Trois ans après la promulgation de la loi le 21 juin 2008, le décret d’application visant à créer l’Observatoire n’était toujours pas sorti…

    Pire, un décret du 28 juin 2011 est venu abroger l’article 1 instituant la création de « l’Observatoire du comportement canin » pourtant reconnu par les professionnels comme la seule véritable avancée sur le sujet !

    En matière d’accidents graves par morsures de chiens pouvant entraîner des séquelles à vie, voire la mort, le plus souvent d’enfants, la détestable politique d’affichage qui prévaut dans bien des domaines laisse perdurer le carnage. »

    J.M.

    (*)ancien sénateur Europe Ecologie Les Verts,

    Article de presse  du  09/08/2011 , dernières nouvelles d' Alsace

  • Une nouvelle main tendue à Tina

    Tina est une chienne rottweiler de 9 ans, qui a été sauvée in extrémis de l'euthanasie grâce à la collaboration active de deux associations de défense et protection des chiens catégorisés.

     Dans un état physique lamentable, apparemment exploitée pour la reproduction et, de surcroît, infestée de parasites intestinaux, Tina n'avait plus que la peau sur les os, ne pesant que 15 kgs à son arrivée en fourrière.

     

     Après avoir reçu les soins nécessaires, Tina a été placée dans une famille d'accueil de l'association MOLOSSES LOVER'S, où elle restera plusieurs mois en convalescence avant d'être proposée à l'adoption. Suivant avis vétérinaire, pour retrouver son poids de forme, Tina doit prendre une dizaine de kilos et bénéficier d'une nourriture de qualité.

     Ayant connaissance des actions de marketing solidaire opérées par la société ALMO NATURE, nous avons contacté celle-ci et lui avons raconté l'histoire de Tina, si désireuse de vivre et si confiante en l'humain malgré ce qu'il lui a fait subir.

     Touchée par notre récit, la Société ALMO NATURE a offert un don en croquettes correspondant à 6 mois d'alimentation, ce qui permettra à Tina de recouvrer rapidement  une bonne santé, tout en consentant à  l'association MOLOSSES LOVER'S de réaliser une économie qui profitera à d'autres sauvetages.

     Au nom de tous ceux qui ont participé au sauvetage de Tina, nous tenons à remercier la Société ALMO NATURE pour son geste solidaire.

     

     

     

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  • Max le rottweiler : nouvelle star

    Ils avaient rencontré Max lors d'une balade à la citadelle. Le chien est devenu leur mascotte. Max a sept ans. Il est le rottweiler de la famille Damblin qui habite Campagne-lès-Guines.

    Les enfants de l'école Esplanade qui participaient à un concours organisé par la société Purina (filiale de Nestlé qui produit des aliments pour animaux) se sont inspirés de ce gentil molosse afin d'écrire une chanson. Le concours Purina intitulé : "J'apprends à connaitre nos amis chiens et chats" était ouvert à 300 000 élèves de CE1/CE2. A but pédagogique, il visait, entre autres, à approfondir les connaissances sur la vie animale, à acquérir les bons réflexes auprès des animaux de compagnie tels les chiens et les chats, et à apprendre le respect de l'autre.

     

    Article de presse: Nord Littoral  http://www.nordlittoral.fr/actualite/calais/Vie_locale/article_1350749.shtml

  • Attaque!

    Tiens, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas poussé un coup de gueule par ici, hein ?

    On va remédier à ça.

     

     

    Samedi dernier, une petite fille a été défigurée par un chien. Un bull terrier.

    N’ayant rien de très excitant à se mettre dans le prompteur en ce moment, les médias se sont jetés sur l’affaire et chacun y est allé de son titre ou de sa formule, faisant fi de la réalité pour préférer le sensationnalisme :

    « Fillette défigurée : le bull-terrier avait déjà sévi », France Soir

    « Une fillette défigurée par un chien récidiviste », La voix du nord

    « Fillette défigurée, le bull-terrier avait un lourd passé », Le télégramme

    Une fois l’effet d’horreur passé, on apprend que l’ancien maître du chien en question est décédé naturellement et que, pendant 15 jours, le chien est resté enfermé avec le corps. L’instinct de survie ayant été le plus fort, il s’est nourri de son maître.

    Malheureusement, notre facilité à faire de l’anthropomorphisme et à considérer nos animaux de compagnie comme nos égaux fait que beaucoup sont choqués par ce comportement. Or, il n’y a rien de choquant d’un point de vue animal. Le chien allait mourir de faim s’il ne se nourrissait pas, il s’est nourri avec la seule chose qu’il avait à disposition, point. Il se trouve que c’était le corps de son maître, c’est ainsi.

    C’est un comportement animal normal, qui ne s’assimile en rien à un acte dangereux ou à une attaque.

    « Pourtant, le bull-terrier ne figure pas sur la liste des chiens dangereux » France 2, 20 minutes, M6, TF1, La voix du nord et tous les autres

    Effectivement. Pas plus que les dizaines de labradors, teckels, caniches, bergers allemands, cokers et autres qui mordent chaque jour enfants et adultes, les blessant parfois gravement. Depuis le temps que les professionnels clament qu’il n’y a pas de race prédisposée à être plus dangereuse qu’une autre, il serait peut-être temps pour les politiques de les écouter.

    Mais bon, le bull-terrier a une sale gueule de toute manière. Il ressemble au pitbull et a la même puissance dans la mâchoire (dixit les mêmes sources). Le plus simple est d’allonger la liste des chiens dangereux, ça tombe bien, les élections approchent :

    « Fillette défigurée : faut-il durcir la loi sur les chiens dangereux ? », Europe 1

    « Fillette défigurée : un député UMP veut des mesures pour les chiens dangereux », TF1.fr

    Et si au lieu d’écouter les médias on écoutait les professionnels ?

    Un chien n’a rien à faire sur un canapé, surtout quand on ne l’a que depuis quelques jours et qu’on ne sait pas s’il est dominant.

    Un enfant ne devrait pas avoir la possibilité d’embrasser un chien qu’il ne connaît pas, à fortiori s’il est sur un canapé dans une ambiance effrayante pour lui (bruit, personnes inconnues).

    Et si au lieu de faire la course à l’audience les médias proposaient de vraies solutions ?

    Puisqu’il ne semble pas acquis pour grand monde que le chien est un animal et qu’à ce titre il reste potentiellement dangereux, il serait peut-être effectivement intéressant d’étendre les mesures. A TOUTES les races.

    Les propriétaires de chiens catégorisés sont obligés de faire une formation, leurs chiens doivent passer une évaluation obligatoire. Comme on pouvait s’y attendre, ceux qui possèdent ce genre de chiens uniquement dans le but de remplacer la paire de couilles qu’ils n’ont pas dans le slip ne prennent pas la peine de respecter la loi. L’effet est donc moindre. Si l’on considère le coût exorbitant de la formation et la stigmatisation de ces races, on peut raisonnablement conclure que c’est une loi de merde.

    Pourtant, sur le fond, l’idée est bonne et mériterait d’être généralisée. On n’aurait pas l’idée d’acheter un appareil inconnu sans lire la notice. De même, une formation basique dispensée à tout nouveau propriétaire de chien éviterait bien des erreurs et, par conséquent, bien des accidents.

    Oserai-je proposer la gratuité de la formation pour la rendre accessible au plus grand nombre, à la place de l’habituelle obligation légale ?

    Et, tant qu’on est dans le monde merveilleux de l’utopie, si on pouvait aussi enlever la muselière aux amstaffs et rottweilers pour qu’ils puissent ramener le bâton, si les gens pouvaient arrêter de prendre leur yorkshire dans leurs bras quand ils voient arriver un gros chien (parce que c’est la meilleure chose à faire pour qu’il se fasse bouffer), si tous les maîtres pouvaient respecter la loi qui impose la laisse à tous les chiens et éviter ainsi que leur teckel vienne attaquer le mien qui ne peut rien faire avec sa muselière, si Céline Dion pouvait se contenter de chanter, je crois que je me teindrais les cheveux en rose.

    Ginie, lassée du comique de répétition   blog http://www.femmesweetfemme.fr/

    (toutes les illustrations viennent du blog de Vaudoo, qui déchire gentiment sa race (de bull-terrier))

    Je précise, à toutes fins utiles, que, plus que la colère contre les politiques et les médias, j’ai bien évidemment beaucoup de peine pour la petite puce qui a perdu son nez et son oreille.

  • Lettre d'un responsable d'une fourrière

     

    Voici une lettre d'un des trop nombreux responsables d'une fourrière

     

    "Je crois que notre société a besoin qu'on attire son attention là-dessus. En tant que responsable d'une fourrière, je vais partager quelque chose avec vous... un regard de l'intérieur, si vous me le permettez.

    Tout d'abord, tous les vendeurs/éleveurs d'animaux devraient travailler au mons UN JOUR dans une fourrière. Peut-être qu'en voyant ces regards tristes, perdus... les yeux troublés, vous changeriez s sur l'élevage et la vente à des personnes que vous ne connaissez même pas. Ce chiot que vous venez de vendre finira probablement dans ma fourrière quand il ne sera plus une jolie boule de poils. Alors... comment vous sentiriez-vous si vous saviez qu'il y a 90% de chances que ce chien ne sorte jamais de la fourrière s'il y arrive seulement ? Qu'il soit de race ou non. 50% des chiens qui entrent dans mon centre, abandonnés ou venant de la rue, sont de race pure... Les excuses les plus fréquentes que j'entend sont : -“Nous déménageons et nous ne pouvons pas emmener notre chat/chien”. Vraiment ? Où déménagez vous pour nepas pouvoir prendre d'animal et pourquoi avoir choisi cet endroit et pas un autre où vous pourriez le garder ? -“Le chien est devenu plus grand qu'on pensait”. Et quelle taille croyiez-vous qu'un Berger allemand avait ?! -“Je n'ai pas de temps pour m'en occuper” - C'est vrai ? Je travaille 10 ou 12 heures par jour et j'arrive quand même à trouver du temps pour mes 6 chiens. -“Il nous abîme toute la cour” - Pourquoi ne le prenez vous pas à l'intérieur avec vous ?

    On me dit toujours “Pas la peine d'insister pour lui trouver un foyer, nous savons qu'il sera adopté, c'est un bon chien” Ce qui est triste c'est que votre animal ne sera PAS adopté.... et savez-vous combien une fourrière est stressante ? Laissez-moi vous raconter : L'animal a 72 heures pour trouver une nouvelle famille à partir du moment où vous la laissez. Parfois un peu plus si la fourrière n'est pas pleine et arrive à se débrouiller pour le garder en parfaite santé. S'il prend froid, il meurt. Il sera confiné dans une petite cage, entourré des aboiements et des pleurs de 25 autres. Il devra se débrouiller seul pour manger et dormir. Il sera déprimé et pleurera constamment sur la famille qui l'a abandonné. S'il a de la chance, et si j'ai assez de bénévoles, il pourra être sorti de temps en temps. Sinon, il ne recevra aucune attention, sauf une assiette de nourriture glissée sous la porte de la cage et quelques giclées d'eau. Si le chien est grand, noir ou d'une race "bull" (pitbull, mastin…), vous l'avez conduit à la mort du moment qu'il a passé la porte. Ces chiens ne sont généralement pas adoptés. Peu importe qu'il soit "doux" ou "dressé"... Si le chien n'est pas adopté dans les 72 heures suivant son entrée et que le refuge est plein, il sera sacrifié. Si le refuge n'est pas plein et que le chien est suffisamment gentil et d'une race attractive, il est possible que son exécution soit repoussée, mais pas pour longtemps. La plupart des chiens sont mis en cages de protection et sont sacrifiés s'ils montrent la moindre agressivité. Même le chien le plus calme est capable de changer dans un tel environnement.

    Si votre chien est contaminé par la toux du chenil (traquéobronchite infectieuse canine) ou toute autre infection respiratoire, il sera sacrifié immédiatement, simplement parce que les fourrières n'ont pas les moyens de payer des traitements à 150 euros. Et voici quelque chose sur l'euthanasie pour ceux qui n'ont jamais été témoins de comment un animal parfaitement sain sera sacrifié : En premier lieu, il sera sorti de sa cage en laisse. Les chiens pensent toujours qu'ils vont se promener, ils sortent heureux, remuant la queue... jusqu'à ce qu'ils arrivent à la "chambre", là ils freinent tous des 4 pattes. Ils doivent sentir ou capter la mort ou sentir les âmes tristes qui ont été laissées là. C'est bizarre mais ça arrive avec tous sans exception. Le chien ou chat sera tenu par 1 ou 2 techniciens vétérinaires, en fonction de sa taille et de sa nervosité. Ensuite, un spécialiste de l'euthanasie ou un vétérinaire entamera le processus de trouver une veine dans sa patte avant et il lui injectera la dose de “substance rose”. Espérons que l'animal ne prenne pas peur en se sentant immobilisé. J'en ai vu se griffer eux-mêmes et finir couverts de leur propre sang, rendus sourds par les aboiements et les cris. Tous ne “dorment” pas immédiatement. Parfois ils sont pris de spasmes pendant un instant et se souillent. Une fois terminé, le cadavre de votre animal sera empilé comme un bout de bois, dans un grand congélateur, avec tous les autres animaux en attendant qu'on vienne les chercher comme des déchets. Qu'arrive-t-il ensuite ? Il sera incinéré ? Ils le conduisent à la décharge ? Ils le transforment en nourriture pour animaux? Vous ne le saurez jamais et vous ne vous poserez probablement jamais la question. Ce n'était qu'un animal et vous pouvez toujours en acheter un autre, non ?

    J'espère que si vous avez lu jusqu'ici, vous avez eu les yeux troublés et que vous ne pouvez pas vous sortir de la tête les images qui occupent mon esprit tous les jours quand je rentre chez moi après le travail. Je déteste mon travail, je déteste qu'il existe et je déteste savoir qu'il existera toujours à moins que vous changiez et vous rendiez compte des vies que vous gâchez, bien plus nombreuses que juste celle que vous laissez à la fourrière. Entre 9 et 11 millions d'animaux meurent quotidiennement dans les fourrières et vous êtes les seuls à pouvoir arrêter cela. Je fais tout mon possible pour sauver les vies que je peux mais les refuges (fourrières) sont toujours pleins et chaque jour il y a plus d'animaux qui entrent que ceux qui sortent. Je veux juste insister sur ce point : NE FAITES PAS D'ELEVAGE OU N'ACHETEZ PAS D'ANIMAUX TANT QU'IL Y EN A QUI MEURENT DANS LES FOURRIERES. Détestez-moi si vous voulez. La vérité est douloureuse et la réalité est ce qu'elle est. J'espère juste qu'avec ce texte au moins une personne aura changé d'avis sur l'élevage et l'abandon de son animal dans une fourrière ou sur l'achat d'un chien. Espérons qu'un jour quelqu'un vienne à mon travail et me dise "j'ai lu cela et je veux adopter". Ca vaudrait la peine.

    Si vous voulez que la situation change, renvoyez ce texte à tous vos contacts."

     

    Jazz M. Onster.

     

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  • Appel à l'union et à la solidarité de toute la PA

     
    Récemment, est survenu un nouvel accident de "morsure", cette fois par un bull-terrier. Ce fait divers, qui a été largement médiatisé, a relancé le débat autour des chiens dits "dangereux". Immédiatement, sans laisser le temps à la raison de reprendre ses droits sur l'émotion, Monsieur Decool, député du Nord, s'est empressé de préconiser, d'une part un renforcement du dispositif légal en place, à travers la catégorisation d'autres races, notamment le bull-terrier, d'autre part l'instauration d'un "casier judiciaire" canin.

    De telles propositions, si elles venaient à aboutir, auraient pour conséquence d'accroître encore le nombre des abandons et des euthanasies touchant les races catégorisées, sans pour autant diminuer celui des morsures canines, lequel, rapporté aux seuls chiens dits "dangereux", reste d'ailleurs très anecdotique. 

    Depuis la loi de 1999, tous les professionnels du monde canin, vétérinaires, éleveurs, éducateurs et spécialistes du comportement, s'accordent à répéter qu'il n'existe pas de races dangereuses et que la catégorisation est donc une mesure inappropriée, totalement inefficace à résoudre le problème des morsures.

    Les pouvoirs publics finiront-ils par entendre leur voix ou une nouvelle vague de répression va-t-elle s'abattre sur les races désignées "dangereuses" ? 

    Les lois en vigueur conduisent chaque jour des centaines de chiens à une mort aussi barbare qu'inutile. Quand nos gouvernants auront-ils le courage de rendre public le nombre des euthanasies de chiens catégorisés qui ont été pratiquées dans les refuges et fourrières de France depuis la loi de renforcement de Juin 2008 ? Des établissements d'accueil saturés, des budgets largement insuffisants, voire dérisoires dans certaines agglomérations, un tissu associatif exsangue, contraint de pallier le manque de moyens par des appels permanents à la générosité privée : clairement, notre pays n'assure pas le "service après vente" de la loi de catégorisation et de ses suites. 

    Comment Monsieur Le Député Decool peut-il oser envisager d'ajouter encore à ce désastre aux allures de génocide canin ? La démagogie doit se poser des limites. 

    Contrairement à l'image qu'en véhiculent leurs détracteurs, les associations de défense des chiens catégorisés ne sont pas constituées de fanatiques irresponsables et de rêveurs impénitents. Elles ont pleinement conscience des difficultés générées par la cohabitation des humains et des chiens dans notre société moderne dite "de progrès". Elles savent aussi "nommer" la cause première de cette problématique, à savoir l'ignorance qui s'est progressivement installée, depuis les années 80, en matière des comportements à tenir face à un chien et de la bonne manière de le gérer. Une ignorance qui se nourrit essentiellement d'anthropomorphisme et c'est là que le bât blesse : en effet, l'anthropomorphisme est une poire économiquement trop juteuse pour que les pouvoirs publics se résignent à le stigmatiser avec toute la conviction et la fermeté nécessaires. C'est pourtant dans ses multiples facettes que réside la principale cause... des morsures canines. 
    Apprendre à nos concitoyens qu'un chien n'est pas un humain, telle est la première urgence à pourvoir.

    En attendant, toutes les associations de protection animale doivent former un front solidaire, en concertation avec les professionnels du monde canin, pour que de nouvelles dérives législatives ne viennent pas encore aggraver la situation des chiens en France. 

     Association  ASTONROTT

  • « Sortir des clichés sur les chiens dangereux »

    Le Dr Claude Béata, président d'honneur de Zoopsy, l'association des vétérinaires comportementalistes, réagit à la polémique sur les « chiens dangereux » née de l'accident de Boulogne-sur-Mer, dans lequel une fillette de 4 ans a été défigurée samedi par un bull-terrier.

     

    Le Dr Béata s'était porté candidat à la présidence de l'observatoire du comportement canin avant que celui-ci soit supprimé.Photo DR

     

    Un chien ayant dévoré le cadavre de son maître est-il dangereux ?

     C'est un fantasme. La loi impose une étude comportementale pour les bêtes qui ont mordu. Ici ce n'est pas le cas, ce chien n'a pas mordu, il s'est nourri par nécessité. Les chiens sont carnivores et nécrophiles. Ensuite, c'est un cliché de dire qu'un chien qui a goûté au sang ou à la chair humaine est féroce. Après, si la loi n'interdit pas l'adoption d'un chien ayant dévoré un cadavre, il semble assez compréhensible que ce chien soit de facto inadoptable : qui accepterait d'adopter un tel chien en connaissance de cause ?

    Certains veulent modifier la classification des races dangereuses, qu'en pensez-vous ?

     Qu'il faut sortir des clichés. Les chiens dangereux, ce sont plus ceux qui ont peur. Les vétérinaires comportementalistes ont toujours été opposés à cette catégorisation. Aucune étude n'a démontré qu'une race de chien serait plus dangereuse qu'une autre ni qu'il y aurait une corrélation entre taille d'un chien et gravité des blessures. L'institut de veille sanitaire a publié en mai, en lien avec Zoopsy, une étude qui a démontré le contraire. D'après cette enquête, aucune race ou groupe de races n'apparaît plus dangereux. Il n'y a pas moins de morsures graves de petits chiens que de rottweillers. Beaucoup de nos voisins européens fonctionnent sans ces catégories, et ça marche mieux.

    Que faut-il faire, alors ?

     Il faut supprimer de la loi cette partie « catégorisation », et garder la partie « évaluation » par un professionnel après chaque morsure.

    On dit parfois que si un chien se comporte mal, c'est de la faute du maître ?

     Encore un cliché !

    Dire cela, c'est nier l'autonomie du chien. Il y a de mauvais maîtres, mais il y en a aussi de très bons qui sont dépassés par un chien qui devient instable.

    Que pensez-vous de la suppression de l'observatoire du comportement canin ?

     Cet observatoire est essentiel pour collecter des données fiables. Il a été supprimé. C'est regrettable. Nous réfléchissons à le monter par nos propres moyens.

    Certaines voix proposent la création d'un « casier judiciaire » du chien, est-ce une bonne chose ?

     Si on enlève le côté analytique, avec la suppression de l'observatoire, pour ne garder que le répressif avec un fichage des chiens, j'y suis totalement opposé.

    PROPOS RECUEILLIS PAR BRUNO RENOUL > bruno.renoul@nordeclair.fr  , publié le 21 juillet 2011.

  • La race ne dit pas si le chien mordra

    La loi distingue les chiens « dangereux » et ceux qui ne le sont pas. En réalité, une étude montre que des mordeurs existent dans toutes les races. La prudence reste toujours de mise.

    Le 16 juillet, une fillette de 4 ans a été défigurée par un bull-terrier à Boulogne-sur-Mer (Nord). Deux jours plus tôt, un homme de 79 ans était agressé par deux rottweillers à Ploemeur (Morbihan). Chaque année, en France, les morsures de chiens représentent plusieurs milliers de recours aux urgences.

     Les 8 millions de chiens recensés ont provoqué trente-trois décès au cours des vingt dernières années. En 1999, le législateur a instauré deux catégories considérées comme « dangereux » : les chiens d'attaque, de type pitbull, et les chiens de garde, comme le rottweiller.

    « La loi n'a aucun fondement scientifique »

    Le bull-terrier ne figure dans aucune. En réalité, la race n'aurait pas d'incidence sur la propension à mordre. C'est ce qu'affirme un rapport de l'Institut de veille sanitaire (InVs) portant sur 485 morsures traitées dans huit services d'urgence, entre mai 2009 et juin 2010.

    Les chiens recensés par l'étude appartiennent à quarante-cinq races différentes. Le trio de tête des mordeurs : berger allemand (11 % des morsures), labrador (9 %) et jack russell (6 %).

    Le pitbull ne représente que 2 % des morsures. « Les chiens désignés comme dangereux par la loi n'apparaissent pas plus que les autres, commente Claude Beata, vétérinaire comportementaliste qui a participé à l'étude. Leurs morsures ne sont pas, non plus, plus graves que les autres. »

    Bertrand Thélot, médecin et coauteur, confirme : « Il n'y a pas de races plus dangereuses que d'autres, contrairement à ce que l'on peut croire. »

    L'étude analyse les circonstances des attaques : « Le chien de la famille ou celui d'amis est en cause dans 78 % des morsures. » Ce sont aussi ces bêtes familières qui causent les blessures les plus graves. Les adultes blessés tentaient, souvent, de séparer des chiens en train de se battre. Les enfants, eux, avaient « irrité » l'animal.

    Pour limiter les risques, des attitudes simples peuvent être adoptées. « Quand on a le moindre doute, insiste Claude Beata, on surveille son enfant avec le chien. » Il faut imposer une hiérarchie entre l'homme et l'animal. « Les lieux d'isolements du chien, lors du repas ou du couchage notamment, doivent être respectés. Lorsque le chien est menaçant, il ne faut jamais se tenir à ses côtés, mais lui faire front avec la personne menacée. »

     

    Charles-Amaury CADIET.

    Ouest France le 22 juillet 2011.

     

     Bien évidemment on ne peut qu'approuver ce genre d'article.  A quand l'éducation dés le plus jeune âge des enfants ? 

     

  • Les chiens mordent ? heureusement !!!

    http://www.lepost.fr/article/2011/07/20/2552555_les-chiens-mordent-heureusement.html

    C'est une caractéristique recherchée particulière à l'espèce et au genre canidé , dans de nombreuses disciplines , c'est une symbolique , un lien , plus le chien mord profond , "grand coeur" , plus il est gentil , équilibré , stable et aime l'homme ! Les collègues cyno de la sécurité civile , recherche , avalanche etc font mordre leurs chiens en récompense dans un boudin à chaque découverte d'une victime , pour tous ceux qui connaissent ce lien , ils savent que c'est le plus bel outil de symbiose , c'est aussi le meilleur thermomètre , n'importe quel maître qui vit , caresse , promène , joue , nourrit son chien , celui qui lui tendra une "toile" , chiffon , sac à patattes le connaîtra mieux que lui en 10 mn , il sondera et aura une lecture indéfectible du moindre trouble , équilibre etc , cerise sur le gateau c'est le seul moyen de soigner un chien dit "agressif" , par le mordant vous le libérez , lui redonnez confiance en l'homme (99% des accidents sont du à des chiens "petits" timorés , craintifs qui mordent en autodéfense suite à des situations d'incompréhension !) Pour le cas de ce Bull-Terrier , ramenez le moi et je vous ferai la démonstration qu'il est incapable de venir me mordre dans le costume en attaque , en revanche il mordra des enfants ou personnes faibles et craintive , fuite , peur etc déclenche morsures violentes en "aspiration" sur de petits chiens instables et sans bases , vivant dans l'incompréhension totale , il est très compliqué pour moi d'expliquer en un article le mécanisme du mordant , en lisant certaines réactions , je vois bien le gouffre qu'il existe entre la connaissance et l'ignorance totale , ça fait froid dans le dos , nous utilisateurs sommes étonnés du pourcentage très faible d'accidents lorsqu'on voit ce que subissent à longueur de temps les chiens dans des familles , ce qui nous conforte de dire que le chien est l'espèce la plus gentille et équilibrée des espèces domestiques ! Pour en revenir au titre de mon article , en effet pour beaucoup de disciplines , travail , utilité , imaginez pour un chasseur au sanglier si son fox léchait le sanglier , pour un conducteur Cyno du gign , bac , si les chiens de Suippe etc se métaient à lécher ou faire des calins ? Voila une vidéo que j'avais mis en ligne en hommage à un très grand passionné et ami Mr August Rogge et son chien Vector , programme NVBK , Nationaal Verbond Belsische Kynologen , discipline de ring du berceau de la région de Malines (commentaire Mr Bart Bellon , très grand dresseur ), je précise qu'en plus de 25 ans de pratique , j'ai jamais vu un de nos chiens mordre un enfant etc , ils sont plus grands que l'homme avec un coeur gros comme ça , ils savent qu'ils savent mordre lol , je rajouterai en conclusion , un petit détail : Aucun conducteur , maître responsable ne laissera son chien en présence d'un enfant et même d'un adulte sans sa présence , encore plus un enfant de la famille !!! Pour ceux qui lisant cet article désireraient en savoir plus , renseignez vous , dans chaque département existe un club affilié scc , terrain de dressage ou tous les "moniteurs ont une connaissance du terrain , de la pratique et pourront vous renseigner , allez même simplement voir et seul , le terrain pour n'importe quelle race , seule la pratique vous apportera des réponses ! Le vétérinaire c'est pour les vaccins , les soins etc , pour le reste , ils feraient mieux de s'abstenir de leurs conseils , j'ai déjà récupérer un max de chiens suite à leurs conseils , pour les comportementalistes , s'ils s'occupent de soigner les propriétaires , les humains , c'est pas de notre ressort , mais de grâce que tous ces gens laissent tranquilles les chiens !

    Quand au triste fait divers , je vais répondre par : un chien et un enfant ne font jamais bon ménage quelques soient les aparences , je sais que nombreux éleveurs aiment publier des photos avec leurs molosses etc en compagnie de jeunes enfants , mais c'est un leurre , dans tous les cas l'enfant sera le subordonné dans la hiérarchie familiale , il deviendra un danger vers l'âge de 5 ans puisque grandissant , tout chien cherchera à assoir sa dominance et le testera ! En deux mots , même si beaucoup laissent leur enfant seul avec leur chien , ils prennent des risques inconsidérés , éduquez ou non vos enfants , mais de grâce laissez en paix le chien que vous avez choisit et sachez qu'un chien n'est pas et ne sera jamais un animal pour un enfant ! Tous ces accidents font mal dans le Monde cynophile , ils sont la résultante tout simplement du passage massif du monde du chien d'utilité au monde du chien de famille , de "compagnie" , mais au départ jusqu'à ma connaissance aucune race n'a été créancée pour garder des enfants !!!

  • Fiction - Dans une chaumière de l'hexagone, un soir d'été ... entre l'anniversaire de la prise de la Bastille et celui de l'abolition des privilèges

    1er acte : Les familles Kruche, Branck et Kiche organisent une petite soirée entre amis. Vers 23 heures, la fête bat son plein. Eclats de voies, rires, cris et musique. Les enfants, quant à eux, n’ont plus faim, et ils commencent à s’ennuyer fermement. Leur désoeuvrement les conduit tout naturellement vers « le chien ». Le chien, c’est Médor, tout fraîchement sorti d’un refuge et qui trône à hauteur de leurs têtes sur le canapé du salon. Les Kiche ont mis un point d’honneur à le mêler aux festivités : après tout, il fait partie de la famille, oui ou non ? A ce stade de la soirée, Médor a déjà fait le plein de décibels. Il en a encaissé deux à trois fois plus que les Kruche, les Branck et les Kiche réunis. Mais les Kruche, les Branck et les Kiche ne savent pas que la sensibilité auditive de Médor n’est pas la même que la leur, car ça, le refuge ne l’a pas dit et ils ne savent que ce que le refuge a dit. Alors, tant pis pour le système nerveux de Médor, qui tente de se réfugier dans le sommeil au milieu du vacarme ambiant. Autant dire qu’il n’est pas d’humeur au jeu et que les sollicitations des enfants l’indisposent grandement. Il prévient en grognant. Peine perdue. Personne n’y prête attention. Les Kruche, les Branck et les Kiche ont mieux à faire que de se pencher sur les états d’âme du cabot. Les enfants ont l’air de bien s’amuser avec lui, c’est l’essentiel. Les enfants, personne ne leur a appris à se méfier d’un chien qui grogne, alors ils continuent d’importuner Médor. Et Médor finit par mordre… Fin de la fête pour les Kruche, les Branck et les Kiche.

    2ème acte : Les médias s’emparent du fait divers et le servent généreusement à toutes les sauces. Abondamment encouragée à s’émouvoir de ce nouveau « drame » impliquant un chien, l'opinion publique s’émeut. Elle a raison. Mais il faudrait commencer à s’émouvoir « utile », en pointant du doigt la stupidité et l’insondable ignorance de tous ces gens qui prennent un chien en charge alors qu’ils en sont parfaitement incapables, et ce pour une raison très simple : ils n’ont pas la moindre idée de ce qu’est un chien.

    3ème acte : Le pseudo-débat autour des « causes » du drame » et de ses « responsables ». Il est des « causes » et des « responsabilités » qui semblent aussi évidentes que déterminantes dans la survenance d’un tel accident: défaut de surveillance, à la fois des enfants et du chien, de la part des adultes présents, grave carence d’éducation parentale dans les comportements à tenir face à un chien. Dommage, ce n’est pas cet éclairage que les médias choisissent pour évoquer l’affaire. Une fois de plus, elles ont raté le rendez-vous de l’information pour celui du sensationnel. Sans surprise !

    4ème acte : Le sort du chien : il est déjà scellé, Médor sera euthanasié. Rien de très surprenant. Les dieux ont soif. Médor ne sera ni le premier ni le dernier chien à être sacrifié sur l'autel de l'obscurantisme. Plus étonnant : avant d’être euthanasié, Médor va être soumis à un test de comportement… aux fins de déterminer s’il est ou non dangereux !?

     

    L’arbitraire a encore de beaux jours devant lui et la bêtise prend parfois des allures de privilège.

  • Témoignage d'un adolescent qui combat les préjugés

    Alexis est un collégien de 14 ans qui a décidé de contribuer, à sa façon, à la réhabilitation de l' image des chiens en général et, plus spécialement, de celles des chiens catégorisés.Avec l'aval de la direction de son établissement scolaire, Alexis a conçu un projet pédagogique puis l'a présenté à un groupe d'élèves et d'enseignants.

    Curieux d'en savoir plus, nous sommes allés à sa rencontre.

    Alexis, comment t'es venue l'idée de mettre en place ce projet peu banal et, en plus, au sein de ton collège ?

    Alexis : Je vis avec un rottweiler mâle de 5 ans : c'est mon compagnon de jeu et un super chien, parfaitement éduqué et équilibré, bien "dans ses pattes", en somme ! Pourtant, souvent, lors de nos balades en famille avec lui, je perçois beaucoup de négatif dans le regard des personnes que nous croisons. Je sais bien que c'est uniquement parce que c'est un rott. Je trouve cela injuste. J'ai aussi eu l'occasion de me rendre compte que beaucoup de gens, et pas seulement des enfants, s'y prennent très mal avec les chiens en général. C'est dommage. Les chiens ont leur langage et leurs codes ne sont pas les nôtres. Ce sont des animaux, il ne faut pas l'oublier. C'est pour toutes ces raisons que j'ai décidé de m'investir. Faire bouger les choses : voilà pour l'idée ! et pour le collège, eh bien j'ai pensé que mes camarades et mes professeurs feraient un très bon "premier public". Et je ne me suis pas trompé !!!

    Pratiquement, comment es-tu passé de l'idée à la réalisation ?

    Alexis : Tout d'abord, j'ai pris contact avec la direction et certains professeurs de mon collège pour leur exposer mon projet. J'ai dû être convainquant car ils m'ont immédiatement donné le feu vert ! Après, tout s'est emboîté naturellement ...

    En quoi consistait exactement ton projet ?

    Alexis : il s'articulait autour de trois étapes.

    La premiere étape: parler du nombre de morsures de chiens en France, évoquer leurs conséquences mais aussi expliquer leurs causes et les bons comportements à adopter pour les éviter. Notamment, ne pas regarder un chien dans les yeux (signe de défi pour lui), ne pas embêter un chien qui dort ou qui mange, ne pas caresser un chien sur le dessus de la tête et, d'une manière générale, s'abstenir de le caresser quand on le connaît pas, ne pas courir ou faire des gestes brusques, ni gesticuler devant lui en criant avec un objet à la main, etc... bref, pleins de choses simples, que tout parent devrait enseigner à ses enfants pour éviter les accidents.

    La deuxième étape: parler du rottweiler, à travers l'histoire de sa race, son passé et aussi son présent. J'ai également présenté à mon auditoire une photo de mon chien et j'ai raconté mon histoire avec lui, ce qu'il représente pour moi et la formidable relation de complicité que nous vivons ensemble.

    La troisième étape: je voulais que mes camarades et professeurs connaissent les lois concernant les chiens catégorisés et ce qui se passe depuis qu'ils sont dit "dangereux", notamment les euthanasies, les abandons. Je tenais aussi à rappeler que quand on prend un chien, il faut l'assumer et le respecter ... ne pas lui faire de mal.

    Quelles réactions as-tu rencontré?

    Alexis : De l'étonnement, de la curiosité et beaucoup d'intérêt. Un de mes professeurs est intervenu pour expliquer le mot "euthanasie" car une majorité de mes camarades n'en connaissaient pas le sens. Ils m'ont posés beaucoup de questions et j'ai surpris un réflexe de peur quand je leur ai montré la photo de mon chien, mais après, à la fin de la discussion qui s'est engagée, ils étaient surtout impressionnés par sa beauté, et maintenant, beaucoup ont plutôt l'air de m'envier d'avoir un rottweiler.

    Alexis, quel message tiens-tu à faire passer ?

    Alexis : Je voulais donner une meilleure image des chiens et notamment des rottweilers, afin que mes camarades ne les regardent plus comme des monstres mais comme des chiens. Je voudrais que les gens changent d'attitude et arrêtent de faire des réflexions idiotes pour effrayer leurs enfants, du genre : "attention, le gros chien"," attention, il est méchant", "attention, il va te mordre", etc. Je voudrai que les gens n'aient plus de préjugé, qu'ils fassent l'effort d'apprendre à connaître les rottweilers avant de les juger et je voudrais qu'ils comprennent que quand un chien est agressif c'est toujours chez son maître qu'il faut en chercher la cause.

     

    Un autre projet en perspective ?

    J'aimerais pouvoir, sous le contrôle d'un de mes parents, faire une démonstration d'obéissance et de comportement avec mon chien ... au collège ! Mais faut pas rêver ...

    Ta conclusion, Alexis ?

    Alexis : J'aime mon chien, c'est un rottweiler et il n'est pas plus dangereux qu'un autre chien.

    Et puis cette si belle phrase qui me tient tant à coeur : "on est responsable de ce qu'on aime".

     

    Sur ce, notre Petit Prince s'en est allé rejoindre son ami à quatre pattes...

     

  • Humour

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Fourriere

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    Trafic de pibuls

    Chien dangereux

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  • Location vacances et chiens catégorisés

    La Cour de cassation donne raison aux propriétaires d'animaux qui louent pour les vacances.

    L'info est passée inaperçue et pourtant elle est importante pour les maîtres d'animaux.

    En effet, dorénavant, l'animal de compagnie ne peut plus se voir interdire l'accès à une maison louée.

    La Cour de cassation l'a confirmé ce jeudi 3 février : toute interdiction de l'animal familier dans le contrat de location est une clause illicite.

    Que le loueur, auteur de la clause, soit ou non un professionnel, la clause doit être supprimée car elle est abusive, selon la justice.

    Une association de consommateurs a obtenu cette décision en invoquant une loi de 1970 qui interdit d'exclure la détention d'un animal domestique dans les baux d'habitation. Elle avait attaqué une association de locations de vacances, qui permettait à ses membres, propriétaires, d'interdire les animaux dans le logement de vacances qu'ils proposaient.

    Pour l'association de locations de vacances, il fallait faire une différence entre la location saisonnière et l'habitation louée à l'année, seule visée, selon elle, par la loi qui interdit d'interdire les animaux.

    Mais pour la Cour de cassation, "les dispositions impératives (de la loi de 1970) s'appliquent, par la généralité de leurs termes, aux locations saisonnières qui portent sur des locaux d'habitation".

    Les juges n'ont cependant pas indiqué quel animal pouvait entrer dans la catégorie "familier".

    http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/premiere_chambre_civile_568/109_3_18843.html

  • Le collier de perles de Madame Alliot-Marie

    Loi du 20 Juin 2008 - Débats parlementaires- Compte rendu de la séance du 12 Juin 2008


    Observation de Monsieur le Sénateur Dominique BRAYE : "93 % des morsures recensées et plus de 75 % des accidents mortels répertoriés sont le fait de chiens qui n’appartiennent pas aux catégories définies par la loi de 1999. Pourtant, c’est bien sur ces dernières que le présent projet de loi concentre l’essentiel de ses dispositions. En clair, nous nous apprêtons à adopter des mesures qui concerneront seulement 2 % de la population canine !"

    Réponse de Madame le Ministre Alliot-Marie : 

    " (...) je souhaite rappeler un élément sur la question des catégories de chiens. Les chiens d’attaque et de défense restent les plus dangereux, puisqu’ils sont dressés à cela.  (NDLR : voici donc pourquoi le rott ou le staff est "catégorisé" dès qu'il sort du ventre de sa mère  : parce qu'il est dressé à l'attaque et à la défense. Le dressage a eu lieu "in utero")    

    Bien entendu, cela ne signifie pas qu’ils sont tous dangereux, (NDLR : Madame Alliot-Marie évoque ici ceux pour lesquels le dressage "in utero" s'est révélé inopérant)  

    ni qu’il n’y a pas de chiens dangereux parmi les autres catégories". (NDLR : les "autres catégories" sont encore à inventer, Madame Le Ministre !) 

  • LE MANUEL du parfait mauvais maître de chien catégorisé

    LE MANUEL DU PARFAIT MAUVAIS MAÎTRE 


    A l'usage de tous ceux qui caressent le doux projet de devenir propriétaire d'un chien catégorisé mais qui ne savent pas encore tout ce qu'il faut faire pour s'assurer de compter parmi les plus mauvais maîtres.

    1ère étape : Partir en quête d'un chiot

    Il est fortement conseillé de privilégier un chiot à un sujet adulte, et ce pour deux raisons au moins. Tout d'abord, parce que plus le chien est vieux, plus son entretien est coûteux. Or, l'objectif de l'opération est de réaliser des économies, voire de gagner de l'argent, en aucun cas d'en perdre.

    Par ailleurs, choisir un chien adulte, c'est courir le risque non négligeable qu'il soit déjà parfaitement éduqué et sociabilisé. Avec un chiot, en revanche, on peut laisser libre cours à son imagination et à sa créativité, exercer toutes les facettes de son incompétente, voire même innover en découvrant de nouveaux moyens de rendre son animal parfaitement ingérable en le moins de temps possible (sur ce point, inutile de se voiler la face : le challenge est de taille car la concurrence est lourde et les performances actuelles affichent déjà un très haut niveau) 

    Le chiot en général est un produit aussi couru que courant. Sur les sites d'annonces internet, on trouve les chiots des races catégorisées sous les mots-clés "bébé", "nounours" ou "peluche". Pour faire son marché, la meilleure période est sans conteste la fin de l'année : les particuliers qui s'improvisent éleveurs, les professionnels impénitents et les simples occasionnels se bousculent alors pour proposer le chiot de Noël, livré à domicile, au pied du sapin, emballage et frais de port inclus. C'est l'embarras du choix. Revers de la médaille : les tarifs sont ceux du "cadeau".

    Pour emporter la "bonne affaire", il faut savoir s'armer de patience et attendre les soldes de janvier, ou, mieux encore, se réserver pour la grande braderie des "invendus" de février.
    Certes le chiot a déjà 4 ou 5 mois mois d'âge. Mais avec un peu de chance, aucun travail n'a été réalisé sur lui. Sous réserve de persévérer soigneusement dans la même voie, on peut alors escompter un loupé final des plus honorable.

    L'approche des congés scolaires d'été reste également une période très propice aux "bonnes affaires" : parmi les invendus, on trouve alors des "fins de série" tout à fait intéressantes, des chiots de 7/8 mois issus des stocks résiduels de Noël. Il ne faut surtout pas perdre son temps à se demander pourquoi ils ont traversé la période des soldes sans trouver preneurs. Il faut juste savoir que c'est le moment de casser littéralement les prix. Les parents qui n'ont pas de projet de vacances peuvent ainsi offrir à leur progéniture de quoi s'occuper pendant les trois mois d'été. Sans compter l'incomparable satisfaction - à partager avec voisins et amis, autour d'un barbecue - d'avoir acheté un chien catégorisé pour une poignée de pain. 

    En revanche, au niveau du rapport qualité/prix, il faut savoir être raisonnable et modérer ses exigences quant aux menus détails, genre la provenance, la santé et/ou les papiers du chiot. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre !!!

    2 ème étape: La sociabilisation et l’éducation du chien catégorisé :

    Notoirement, le chien est un animal intelligent. Il s'éduque donc tout seul. Nul besoin d'un éducateur canin pour lui apprendre ce qu'il sait déjà en naissant.
    Si, par extraordinaire, sa science infuse s'avérait défaillante, la supérieure intelligence de l'humain qui est son maître palliera sans difficulté ce mineur inconvénient.

    L'essentiel étant de ne pas perdre de vue que :

    - Moins le chien rencontre de congénères et d’humains, moins il est exposé aux bruits divers (pétards, voitures, cyclomoteurs, tondeuses, aspirateurs etc.…) mieux ce sera pour tout le monde. En effet, le chien trouve plus rapidement son équilibre dans le fond d'un jardin dont il ne sort jamais et le maître s'évite ainsi autant de va-et-vient inutiles. En outre, le chien devient ainsi rapidement un très bon gardien, pouvant même pousser l'excellence jusqu'à agresser des proches de la famille, voire ses propres maîtres. Il n'y a donc pas à hésiter : l'accident est garanti ;

    - Le chien sait tout naturellement ce qu'il a à faire pour ne pas indisposer son maître et lui faciliter la vie. Notamment, s'il ne sort que 3 minutes par jour, il sait qu'il doit en profiter pour faire tous ses besoins de la journée. Par contre, si l'on souhaite passer de 3 à 2 minutes, il est impératif de prévenir le chien, de manière à ce qu'il puisse prendre ses dispositions ;

    - L'obéissance aux ordres de bases "assis, "couché", "au pied", "pas bouger", "pas toucher" est également innée chez le chien. Dès qu'il vient au monde, le chiot est donc immédiatement prêt à obtempérer à tous les ordres susdits. Un chien qui n'en est pas capable est un sujet génétiquement mal programmé. C'est ce qu'on appelle un "accident de la nature". Le vrai mauvais maître doit alors se faire fort de pratiquer un "copier-coller" à partir d'un chien "normal", présent dans son entourage. En cas d'échec de la manipulation, l'animal défectueux doit évidemment être échangé contre un produit conforme. Il faut savoir que, dans ce cas, malheureusement, le sort a tendance à s'acharner. Il ressort en effet des annales de certaines associations de protection animale que trois, voire cinq ou six échanges successifs ne suffisent pas.  C'est ce qu'on appelle "la loi des séries". Le mauvais maître aura bien sûr à coeur de persévérer jusqu'à obtenir enfin la délivrance d'un chien conforme, c'est à dire dire convenablement programmé ;

    - N'importe quel chien "bien né" sait aussi aller chercher le journal et les croissants du matin. Toutefois, pour vérifier le rendu de la monnaie, il nécessite un apprentissage spécifique. C'est là, et seulement là, que réside l'intérêt de l'éducateur canin ;   

    - De par sa taille et sa force, le chien catégorisé présente l'avantage de la polyvalence. Par exemple, les enfants peuvent s'en servir de poney. Par contre, il faut penser à le changer tous les cinq ans si l'on veut conserver une monture fiable et de qualité ;  

    - Légalement, il est interdit de brutaliser son chien, sous peine de sanctions pénales. Néanmoins, sachant qu'il demeure moins risqué de frapper son chien que sa femme, son voisin, ses enfants ou son chef de service, le mauvais maître s'en tiendra à sa devise "pas vu, pas pris" et ne manquera pas une occasion de défouler sur son chien son agressivité refoulée.

    3 ème étape : L'entretien du chien catégorisé

    D'une manière générale, un chien n'a pas besoin de grand-chose. Le maître-mot est donc : "pas de dépenses superflues". Après tout, ce n‘est qu‘une bête !!!

    C'est pourquoi décider d'accueillir un chien, fût-il catégorisé, ne nécessite aucune réflexion préalable. En parfait consommateur qui se respecte, le mauvais maître aura pour seul souci de céder à l'attrait du produit et à la jouissance notoire que procure la satisfaction instantanée de la pulsion du moment.

    Pareillement, le mauvais maître s'interdira rigoureusement de se "prendre la tête" à envisager les conséquences de sa décision, en terme d'obligations, responsabilités et autres implications financières, toutes balivernes qu'il aura soin de balayer d'un revers de neurone.

    Globalement, le mauvais maître suivra à la lettre l'esprit de la recommandation renouvelée chaque année aux bons consommateurs par les bons vendeurs d'irresponsabilité : "Partez en vacances, vous paierez après."

    Dans la même optique, le mauvais maître se spécialisera dans l'art de mentir aux associations de protection animale, ce qui lui consentira d'obtenir quelques subsides quand il sera en proie aux douloureux revers de l'existence (retour de vacances, lendemains des agapes de Noël, remplacement du 4 X 4, achat du home-cinéma, etc ...).             

    Quelques autres conseils de base :

    - Eviter de servir des croquettes onéreuses. Le bas de gamme est largement suffisant. Le chien ne s'en plaindra pas. Il ne fera la différence que s'il a goûté à une alimentation de qualité supérieure. C'est pourquoi la règle d'or est de ne jamais commencer à lui en servir ;

    - Evitez les soins, qui ne servent qu’à enrichir les vétérinaires. Le chien catégorisé est robuste. S'il s'agit de le bichonner comme un chien-toy souffreteux où est le bénéfice d'avoir opté pour un molosse ?

    4 éme étape : La mise en règle du chien catégorisé

    Attestation de formation, permis de détention, évaluation comportementale, muselière/laisse, vaccination, stérilisation et assurance sont autant d'obligations qui ne concernent que ceux qui ont envie d'être concernés. "Pas vu, pas pris" : telle doit rester la courageuse devise du mauvais maître. 

    5 ème étape : Le retour sur investissement ou comment rentabiliser un chien catégorisé

    Sauf à vouloir tomber stupidement dans l'oeuvre de bienfaisance, le propriétaire d'un chien catégorisé doit savoir faire fructifier son "capital".

    Le meilleur moyen reste la reproduction. Une portée par an permet à elle seule de couvrir les frais d'entretien. Au-delà, c'est tout bénéfice. 

    Vendre les chiots sans aucune garantie, ni papiers, c’est un minimum obligatoire. Il ne faut surtout pas culpabiliser pour ce genre de peccadille. Et encore moins s'inquiéter : à tout problème, sa solution. 

    En cas de chiots invendus, s'en référer aux précieuses informations ci-dessus (cf la 1ère étape : Partir en quête d'un chiot) 

    Si les invendus persistent et deviennent encombrants, la solution la moins pénalisante financièrement consiste alors à les écouler via les associations de protection animale. Pour parvenir à s'en débarrasser entre leurs mains, il suffit de gémir sans fléchir et de leur assurer avec conviction que ces pauvres "bébés" innocents vont subir la piqûre fatale si elles refusent de les recueillir dans les deux jours. Le succès est pratiquement garanti : si l'une résiste, l'autre cédera. 

    Place nette sera ainsi faite et, cerise sur le gâteau : sans bourse délier ! En même temps, après avoir fait tout le boulot, il ne manquerait plus qu’il faille aussi payer les associations qui passent derrière pour essuyer les plâtres. Elles sont là pour ça, non ?

    Autre chose : En cas de saisie ou d’euthanasie des chiots, pas de panique excessive. La justice pénale se fendra d'un couplet de morale et se contentera d'une amende symbolique. Les prisons sont pleines. Il n'y a pas de place entre leurs murs pour de minables trafiquants de chiens catégorisés. 

    Ultimes recommandations : - se débarrasser sans délai d'un chien devenu vieux et/ou malade, inapte à la reproduction. Les motifs "politiquement corrects" communément avancés à cette occasion sont pléthore : mon fils est allergique, je n'ai plus les moyens, ma femme est enceinte, je déménage, je suis malade, j’ai perdu mon job, le facteur a peur des chiens, le chat de ma belle-mère ne s'entend pas avec, etc... Un peu d'imagination et le tour est joué ! 

                                                  - avant de se débarrasser du boulet devenu inutile, surtout, ne pas oublier de conserver un chiot, lequel assurera la poursuite de cette petite entreprise lucrative qui consent, à peu d'efforts, d'arrondir joliment ses fins de mois.

    Cher lecteur, tu connais maintenant tout ce que tu voulais savoir, mais que tu n'avais jamais osé demander, sur la meilleure manière d'être le plus stupide, le plus odieux et le plus irresponsable propriétaire de chien catégorisé.

    A toi de décider de l'usage à en faire ...