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Bienvenue dans notre espace de discussion et de réflexion sur les chiens dits "dangereux".

Toutes les opinions peuvent s'y exprimer librement.

En présence de positions divergentes, les échanges peuvent être vifs et les débats devenir houleux.

Dans ces moments-là, chacun devra se souvenir que si la confrontation des idées nourrit la pensée et permet de faire évoluer utilement les mentalités, en revanche, l'insulte et la menace ne contribuent qu'à entretenir le désaccord et générer le ressentiment. Personne n'a jamais convaincu personne par l'injure.

Les idées et les comportements ne changent qu'à travers un processus de maturation et des prises

de conscience qui peuvent être longues à se déclencher.

"Patience" est donc le maître-mot !

  • Fiction - Dans une chaumière de l'hexagone, un soir d'été ... entre l'anniversaire de la prise de la Bastille et celui de l'abolition des privilèges

    1er acte : Les familles Kruche, Branck et Kiche organisent une petite soirée entre amis. Vers 23 heures, la fête bat son plein. Eclats de voies, rires, cris et musique. Les enfants, quant à eux, n’ont plus faim, et ils commencent à s’ennuyer fermement. Leur désoeuvrement les conduit tout naturellement vers « le chien ». Le chien, c’est Médor, tout fraîchement sorti d’un refuge et qui trône à hauteur de leurs têtes sur le canapé du salon. Les Kiche ont mis un point d’honneur à le mêler aux festivités : après tout, il fait partie de la famille, oui ou non ? A ce stade de la soirée, Médor a déjà fait le plein de décibels. Il en a encaissé deux à trois fois plus que les Kruche, les Branck et les Kiche réunis. Mais les Kruche, les Branck et les Kiche ne savent pas que la sensibilité auditive de Médor n’est pas la même que la leur, car ça, le refuge ne l’a pas dit et ils ne savent que ce que le refuge a dit. Alors, tant pis pour le système nerveux de Médor, qui tente de se réfugier dans le sommeil au milieu du vacarme ambiant. Autant dire qu’il n’est pas d’humeur au jeu et que les sollicitations des enfants l’indisposent grandement. Il prévient en grognant. Peine perdue. Personne n’y prête attention. Les Kruche, les Branck et les Kiche ont mieux à faire que de se pencher sur les états d’âme du cabot. Les enfants ont l’air de bien s’amuser avec lui, c’est l’essentiel. Les enfants, personne ne leur a appris à se méfier d’un chien qui grogne, alors ils continuent d’importuner Médor. Et Médor finit par mordre… Fin de la fête pour les Kruche, les Branck et les Kiche.

    2ème acte : Les médias s’emparent du fait divers et le servent généreusement à toutes les sauces. Abondamment encouragée à s’émouvoir de ce nouveau « drame » impliquant un chien, l'opinion publique s’émeut. Elle a raison. Mais il faudrait commencer à s’émouvoir « utile », en pointant du doigt la stupidité et l’insondable ignorance de tous ces gens qui prennent un chien en charge alors qu’ils en sont parfaitement incapables, et ce pour une raison très simple : ils n’ont pas la moindre idée de ce qu’est un chien.

    3ème acte : Le pseudo-débat autour des « causes » du drame » et de ses « responsables ». Il est des « causes » et des « responsabilités » qui semblent aussi évidentes que déterminantes dans la survenance d’un tel accident: défaut de surveillance, à la fois des enfants et du chien, de la part des adultes présents, grave carence d’éducation parentale dans les comportements à tenir face à un chien. Dommage, ce n’est pas cet éclairage que les médias choisissent pour évoquer l’affaire. Une fois de plus, elles ont raté le rendez-vous de l’information pour celui du sensationnel. Sans surprise !

    4ème acte : Le sort du chien : il est déjà scellé, Médor sera euthanasié. Rien de très surprenant. Les dieux ont soif. Médor ne sera ni le premier ni le dernier chien à être sacrifié sur l'autel de l'obscurantisme. Plus étonnant : avant d’être euthanasié, Médor va être soumis à un test de comportement… aux fins de déterminer s’il est ou non dangereux !?

     

    L’arbitraire a encore de beaux jours devant lui et la bêtise prend parfois des allures de privilège.

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  • Témoignage d'un adolescent qui combat les préjugés

    Alexis est un collégien de 14 ans qui a décidé de contribuer, à sa façon, à la réhabilitation de l' image des chiens en général et, plus spécialement, de celles des chiens catégorisés.Avec l'aval de la direction de son établissement scolaire, Alexis a conçu un projet pédagogique puis l'a présenté à un groupe d'élèves et d'enseignants.

    Curieux d'en savoir plus, nous sommes allés à sa rencontre.

    Alexis, comment t'es venue l'idée de mettre en place ce projet peu banal et, en plus, au sein de ton collège ?

    Alexis : Je vis avec un rottweiler mâle de 5 ans : c'est mon compagnon de jeu et un super chien, parfaitement éduqué et équilibré, bien "dans ses pattes", en somme ! Pourtant, souvent, lors de nos balades en famille avec lui, je perçois beaucoup de négatif dans le regard des personnes que nous croisons. Je sais bien que c'est uniquement parce que c'est un rott. Je trouve cela injuste. J'ai aussi eu l'occasion de me rendre compte que beaucoup de gens, et pas seulement des enfants, s'y prennent très mal avec les chiens en général. C'est dommage. Les chiens ont leur langage et leurs codes ne sont pas les nôtres. Ce sont des animaux, il ne faut pas l'oublier. C'est pour toutes ces raisons que j'ai décidé de m'investir. Faire bouger les choses : voilà pour l'idée ! et pour le collège, eh bien j'ai pensé que mes camarades et mes professeurs feraient un très bon "premier public". Et je ne me suis pas trompé !!!

    Pratiquement, comment es-tu passé de l'idée à la réalisation ?

    Alexis : Tout d'abord, j'ai pris contact avec la direction et certains professeurs de mon collège pour leur exposer mon projet. J'ai dû être convainquant car ils m'ont immédiatement donné le feu vert ! Après, tout s'est emboîté naturellement ...

    En quoi consistait exactement ton projet ?

    Alexis : il s'articulait autour de trois étapes.

    La premiere étape: parler du nombre de morsures de chiens en France, évoquer leurs conséquences mais aussi expliquer leurs causes et les bons comportements à adopter pour les éviter. Notamment, ne pas regarder un chien dans les yeux (signe de défi pour lui), ne pas embêter un chien qui dort ou qui mange, ne pas caresser un chien sur le dessus de la tête et, d'une manière générale, s'abstenir de le caresser quand on le connaît pas, ne pas courir ou faire des gestes brusques, ni gesticuler devant lui en criant avec un objet à la main, etc... bref, pleins de choses simples, que tout parent devrait enseigner à ses enfants pour éviter les accidents.

    La deuxième étape: parler du rottweiler, à travers l'histoire de sa race, son passé et aussi son présent. J'ai également présenté à mon auditoire une photo de mon chien et j'ai raconté mon histoire avec lui, ce qu'il représente pour moi et la formidable relation de complicité que nous vivons ensemble.

    La troisième étape: je voulais que mes camarades et professeurs connaissent les lois concernant les chiens catégorisés et ce qui se passe depuis qu'ils sont dit "dangereux", notamment les euthanasies, les abandons. Je tenais aussi à rappeler que quand on prend un chien, il faut l'assumer et le respecter ... ne pas lui faire de mal.

    Quelles réactions as-tu rencontré?

    Alexis : De l'étonnement, de la curiosité et beaucoup d'intérêt. Un de mes professeurs est intervenu pour expliquer le mot "euthanasie" car une majorité de mes camarades n'en connaissaient pas le sens. Ils m'ont posés beaucoup de questions et j'ai surpris un réflexe de peur quand je leur ai montré la photo de mon chien, mais après, à la fin de la discussion qui s'est engagée, ils étaient surtout impressionnés par sa beauté, et maintenant, beaucoup ont plutôt l'air de m'envier d'avoir un rottweiler.

    Alexis, quel message tiens-tu à faire passer ?

    Alexis : Je voulais donner une meilleure image des chiens et notamment des rottweilers, afin que mes camarades ne les regardent plus comme des monstres mais comme des chiens. Je voudrais que les gens changent d'attitude et arrêtent de faire des réflexions idiotes pour effrayer leurs enfants, du genre : "attention, le gros chien"," attention, il est méchant", "attention, il va te mordre", etc. Je voudrai que les gens n'aient plus de préjugé, qu'ils fassent l'effort d'apprendre à connaître les rottweilers avant de les juger et je voudrais qu'ils comprennent que quand un chien est agressif c'est toujours chez son maître qu'il faut en chercher la cause.

     

    Un autre projet en perspective ?

    J'aimerais pouvoir, sous le contrôle d'un de mes parents, faire une démonstration d'obéissance et de comportement avec mon chien ... au collège ! Mais faut pas rêver ...

    Ta conclusion, Alexis ?

    Alexis : J'aime mon chien, c'est un rottweiler et il n'est pas plus dangereux qu'un autre chien.

    Et puis cette si belle phrase qui me tient tant à coeur : "on est responsable de ce qu'on aime".

     

    Sur ce, notre Petit Prince s'en est allé rejoindre son ami à quatre pattes...

     

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  • Humour

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Trafic de pibuls

    Chien dangereux

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  • Location vacances et chiens catégorisés

    La Cour de cassation donne raison aux propriétaires d'animaux qui louent pour les vacances.

    L'info est passée inaperçue et pourtant elle est importante pour les maîtres d'animaux.

    En effet, dorénavant, l'animal de compagnie ne peut plus se voir interdire l'accès à une maison louée.

    La Cour de cassation l'a confirmé ce jeudi 3 février : toute interdiction de l'animal familier dans le contrat de location est une clause illicite.

    Que le loueur, auteur de la clause, soit ou non un professionnel, la clause doit être supprimée car elle est abusive, selon la justice.

    Une association de consommateurs a obtenu cette décision en invoquant une loi de 1970 qui interdit d'exclure la détention d'un animal domestique dans les baux d'habitation. Elle avait attaqué une association de locations de vacances, qui permettait à ses membres, propriétaires, d'interdire les animaux dans le logement de vacances qu'ils proposaient.

    Pour l'association de locations de vacances, il fallait faire une différence entre la location saisonnière et l'habitation louée à l'année, seule visée, selon elle, par la loi qui interdit d'interdire les animaux.

    Mais pour la Cour de cassation, "les dispositions impératives (de la loi de 1970) s'appliquent, par la généralité de leurs termes, aux locations saisonnières qui portent sur des locaux d'habitation".

    Les juges n'ont cependant pas indiqué quel animal pouvait entrer dans la catégorie "familier".

    http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/premiere_chambre_civile_568/109_3_18843.html

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  • Le collier de perles de Madame Alliot-Marie

    Loi du 20 Juin 2008 - Débats parlementaires- Compte rendu de la séance du 12 Juin 2008


    Observation de Monsieur le Sénateur Dominique BRAYE : "93 % des morsures recensées et plus de 75 % des accidents mortels répertoriés sont le fait de chiens qui n’appartiennent pas aux catégories définies par la loi de 1999. Pourtant, c’est bien sur ces dernières que le présent projet de loi concentre l’essentiel de ses dispositions. En clair, nous nous apprêtons à adopter des mesures qui concerneront seulement 2 % de la population canine !"

    Réponse de Madame le Ministre Alliot-Marie : 

    " (...) je souhaite rappeler un élément sur la question des catégories de chiens. Les chiens d’attaque et de défense restent les plus dangereux, puisqu’ils sont dressés à cela.  (NDLR : voici donc pourquoi le rott ou le staff est "catégorisé" dès qu'il sort du ventre de sa mère  : parce qu'il est dressé à l'attaque et à la défense. Le dressage a eu lieu "in utero")    

    Bien entendu, cela ne signifie pas qu’ils sont tous dangereux, (NDLR : Madame Alliot-Marie évoque ici ceux pour lesquels le dressage "in utero" s'est révélé inopérant)  

    ni qu’il n’y a pas de chiens dangereux parmi les autres catégories". (NDLR : les "autres catégories" sont encore à inventer, Madame Le Ministre !) 

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  • LE MANUEL du parfait mauvais maître de chien catégorisé

    LE MANUEL DU PARFAIT MAUVAIS MAÎTRE 


    A l'usage de tous ceux qui caressent le doux projet de devenir propriétaire d'un chien catégorisé mais qui ne savent pas encore tout ce qu'il faut faire pour s'assurer de compter parmi les plus mauvais maîtres.

    1ère étape : Partir en quête d'un chiot

    Il est fortement conseillé de privilégier un chiot à un sujet adulte, et ce pour deux raisons au moins. Tout d'abord, parce que plus le chien est vieux, plus son entretien est coûteux. Or, l'objectif de l'opération est de réaliser des économies, voire de gagner de l'argent, en aucun cas d'en perdre.

    Par ailleurs, choisir un chien adulte, c'est courir le risque non négligeable qu'il soit déjà parfaitement éduqué et sociabilisé. Avec un chiot, en revanche, on peut laisser libre cours à son imagination et à sa créativité, exercer toutes les facettes de son incompétente, voire même innover en découvrant de nouveaux moyens de rendre son animal parfaitement ingérable en le moins de temps possible (sur ce point, inutile de se voiler la face : le challenge est de taille car la concurrence est lourde et les performances actuelles affichent déjà un très haut niveau) 

    Le chiot en général est un produit aussi couru que courant. Sur les sites d'annonces internet, on trouve les chiots des races catégorisées sous les mots-clés "bébé", "nounours" ou "peluche". Pour faire son marché, la meilleure période est sans conteste la fin de l'année : les particuliers qui s'improvisent éleveurs, les professionnels impénitents et les simples occasionnels se bousculent alors pour proposer le chiot de Noël, livré à domicile, au pied du sapin, emballage et frais de port inclus. C'est l'embarras du choix. Revers de la médaille : les tarifs sont ceux du "cadeau".

    Pour emporter la "bonne affaire", il faut savoir s'armer de patience et attendre les soldes de janvier, ou, mieux encore, se réserver pour la grande braderie des "invendus" de février.
    Certes le chiot a déjà 4 ou 5 mois mois d'âge. Mais avec un peu de chance, aucun travail n'a été réalisé sur lui. Sous réserve de persévérer soigneusement dans la même voie, on peut alors escompter un loupé final des plus honorable.

    L'approche des congés scolaires d'été reste également une période très propice aux "bonnes affaires" : parmi les invendus, on trouve alors des "fins de série" tout à fait intéressantes, des chiots de 7/8 mois issus des stocks résiduels de Noël. Il ne faut surtout pas perdre son temps à se demander pourquoi ils ont traversé la période des soldes sans trouver preneurs. Il faut juste savoir que c'est le moment de casser littéralement les prix. Les parents qui n'ont pas de projet de vacances peuvent ainsi offrir à leur progéniture de quoi s'occuper pendant les trois mois d'été. Sans compter l'incomparable satisfaction - à partager avec voisins et amis, autour d'un barbecue - d'avoir acheté un chien catégorisé pour une poignée de pain. 

    En revanche, au niveau du rapport qualité/prix, il faut savoir être raisonnable et modérer ses exigences quant aux menus détails, genre la provenance, la santé et/ou les papiers du chiot. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre !!!

    2 ème étape: La sociabilisation et l’éducation du chien catégorisé :

    Notoirement, le chien est un animal intelligent. Il s'éduque donc tout seul. Nul besoin d'un éducateur canin pour lui apprendre ce qu'il sait déjà en naissant.
    Si, par extraordinaire, sa science infuse s'avérait défaillante, la supérieure intelligence de l'humain qui est son maître palliera sans difficulté ce mineur inconvénient.

    L'essentiel étant de ne pas perdre de vue que :

    - Moins le chien rencontre de congénères et d’humains, moins il est exposé aux bruits divers (pétards, voitures, cyclomoteurs, tondeuses, aspirateurs etc.…) mieux ce sera pour tout le monde. En effet, le chien trouve plus rapidement son équilibre dans le fond d'un jardin dont il ne sort jamais et le maître s'évite ainsi autant de va-et-vient inutiles. En outre, le chien devient ainsi rapidement un très bon gardien, pouvant même pousser l'excellence jusqu'à agresser des proches de la famille, voire ses propres maîtres. Il n'y a donc pas à hésiter : l'accident est garanti ;

    - Le chien sait tout naturellement ce qu'il a à faire pour ne pas indisposer son maître et lui faciliter la vie. Notamment, s'il ne sort que 3 minutes par jour, il sait qu'il doit en profiter pour faire tous ses besoins de la journée. Par contre, si l'on souhaite passer de 3 à 2 minutes, il est impératif de prévenir le chien, de manière à ce qu'il puisse prendre ses dispositions ;

    - L'obéissance aux ordres de bases "assis, "couché", "au pied", "pas bouger", "pas toucher" est également innée chez le chien. Dès qu'il vient au monde, le chiot est donc immédiatement prêt à obtempérer à tous les ordres susdits. Un chien qui n'en est pas capable est un sujet génétiquement mal programmé. C'est ce qu'on appelle un "accident de la nature". Le vrai mauvais maître doit alors se faire fort de pratiquer un "copier-coller" à partir d'un chien "normal", présent dans son entourage. En cas d'échec de la manipulation, l'animal défectueux doit évidemment être échangé contre un produit conforme. Il faut savoir que, dans ce cas, malheureusement, le sort a tendance à s'acharner. Il ressort en effet des annales de certaines associations de protection animale que trois, voire cinq ou six échanges successifs ne suffisent pas.  C'est ce qu'on appelle "la loi des séries". Le mauvais maître aura bien sûr à coeur de persévérer jusqu'à obtenir enfin la délivrance d'un chien conforme, c'est à dire dire convenablement programmé ;

    - N'importe quel chien "bien né" sait aussi aller chercher le journal et les croissants du matin. Toutefois, pour vérifier le rendu de la monnaie, il nécessite un apprentissage spécifique. C'est là, et seulement là, que réside l'intérêt de l'éducateur canin ;   

    - De par sa taille et sa force, le chien catégorisé présente l'avantage de la polyvalence. Par exemple, les enfants peuvent s'en servir de poney. Par contre, il faut penser à le changer tous les cinq ans si l'on veut conserver une monture fiable et de qualité ;  

    - Légalement, il est interdit de brutaliser son chien, sous peine de sanctions pénales. Néanmoins, sachant qu'il demeure moins risqué de frapper son chien que sa femme, son voisin, ses enfants ou son chef de service, le mauvais maître s'en tiendra à sa devise "pas vu, pas pris" et ne manquera pas une occasion de défouler sur son chien son agressivité refoulée.

    3 ème étape : L'entretien du chien catégorisé

    D'une manière générale, un chien n'a pas besoin de grand-chose. Le maître-mot est donc : "pas de dépenses superflues". Après tout, ce n‘est qu‘une bête !!!

    C'est pourquoi décider d'accueillir un chien, fût-il catégorisé, ne nécessite aucune réflexion préalable. En parfait consommateur qui se respecte, le mauvais maître aura pour seul souci de céder à l'attrait du produit et à la jouissance notoire que procure la satisfaction instantanée de la pulsion du moment.

    Pareillement, le mauvais maître s'interdira rigoureusement de se "prendre la tête" à envisager les conséquences de sa décision, en terme d'obligations, responsabilités et autres implications financières, toutes balivernes qu'il aura soin de balayer d'un revers de neurone.

    Globalement, le mauvais maître suivra à la lettre l'esprit de la recommandation renouvelée chaque année aux bons consommateurs par les bons vendeurs d'irresponsabilité : "Partez en vacances, vous paierez après."

    Dans la même optique, le mauvais maître se spécialisera dans l'art de mentir aux associations de protection animale, ce qui lui consentira d'obtenir quelques subsides quand il sera en proie aux douloureux revers de l'existence (retour de vacances, lendemains des agapes de Noël, remplacement du 4 X 4, achat du home-cinéma, etc ...).             

    Quelques autres conseils de base :

    - Eviter de servir des croquettes onéreuses. Le bas de gamme est largement suffisant. Le chien ne s'en plaindra pas. Il ne fera la différence que s'il a goûté à une alimentation de qualité supérieure. C'est pourquoi la règle d'or est de ne jamais commencer à lui en servir ;

    - Evitez les soins, qui ne servent qu’à enrichir les vétérinaires. Le chien catégorisé est robuste. S'il s'agit de le bichonner comme un chien-toy souffreteux où est le bénéfice d'avoir opté pour un molosse ?

    4 éme étape : La mise en règle du chien catégorisé

    Attestation de formation, permis de détention, évaluation comportementale, muselière/laisse, vaccination, stérilisation et assurance sont autant d'obligations qui ne concernent que ceux qui ont envie d'être concernés. "Pas vu, pas pris" : telle doit rester la courageuse devise du mauvais maître. 

    5 ème étape : Le retour sur investissement ou comment rentabiliser un chien catégorisé

    Sauf à vouloir tomber stupidement dans l'oeuvre de bienfaisance, le propriétaire d'un chien catégorisé doit savoir faire fructifier son "capital".

    Le meilleur moyen reste la reproduction. Une portée par an permet à elle seule de couvrir les frais d'entretien. Au-delà, c'est tout bénéfice. 

    Vendre les chiots sans aucune garantie, ni papiers, c’est un minimum obligatoire. Il ne faut surtout pas culpabiliser pour ce genre de peccadille. Et encore moins s'inquiéter : à tout problème, sa solution. 

    En cas de chiots invendus, s'en référer aux précieuses informations ci-dessus (cf la 1ère étape : Partir en quête d'un chiot) 

    Si les invendus persistent et deviennent encombrants, la solution la moins pénalisante financièrement consiste alors à les écouler via les associations de protection animale. Pour parvenir à s'en débarrasser entre leurs mains, il suffit de gémir sans fléchir et de leur assurer avec conviction que ces pauvres "bébés" innocents vont subir la piqûre fatale si elles refusent de les recueillir dans les deux jours. Le succès est pratiquement garanti : si l'une résiste, l'autre cédera. 

    Place nette sera ainsi faite et, cerise sur le gâteau : sans bourse délier ! En même temps, après avoir fait tout le boulot, il ne manquerait plus qu’il faille aussi payer les associations qui passent derrière pour essuyer les plâtres. Elles sont là pour ça, non ?

    Autre chose : En cas de saisie ou d’euthanasie des chiots, pas de panique excessive. La justice pénale se fendra d'un couplet de morale et se contentera d'une amende symbolique. Les prisons sont pleines. Il n'y a pas de place entre leurs murs pour de minables trafiquants de chiens catégorisés. 

    Ultimes recommandations : - se débarrasser sans délai d'un chien devenu vieux et/ou malade, inapte à la reproduction. Les motifs "politiquement corrects" communément avancés à cette occasion sont pléthore : mon fils est allergique, je n'ai plus les moyens, ma femme est enceinte, je déménage, je suis malade, j’ai perdu mon job, le facteur a peur des chiens, le chat de ma belle-mère ne s'entend pas avec, etc... Un peu d'imagination et le tour est joué ! 

                                                  - avant de se débarrasser du boulet devenu inutile, surtout, ne pas oublier de conserver un chiot, lequel assurera la poursuite de cette petite entreprise lucrative qui consent, à peu d'efforts, d'arrondir joliment ses fins de mois.

    Cher lecteur, tu connais maintenant tout ce que tu voulais savoir, mais que tu n'avais jamais osé demander, sur la meilleure manière d'être le plus stupide, le plus odieux et le plus irresponsable propriétaire de chien catégorisé.

    A toi de décider de l'usage à en faire ... 

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  • La loi sur les chiens dangereux : étiqueter n'est pas penser

     

    La loi sur les "chiens dangereux" : étiqueter n'est pas penser

    En 1999, la France s'est dotée d'une loi ciblant certaines races canines, réparties en deux catégories de chiens désignés "dangereux" et soumis à une obligation de déclaration en mairie. Cette loi a été complétée et renforcée par celle du 20 Juin 2008 qui a instauré le "permis de détention de chien catégorisé".

    L'ensemble du dispositif législatif ainsi mis en place repose sur l'idée que tout ce qui ressemble à un pitbull ou à un rottweiler représente un danger pour l'homme et doit donc disparaître progressivement du paysage canin français.

    Exclusion faite du monde de la protection animale où le tollé a été général, ces lois ont été accueillies avec une indifférence, teintée, ci et là, de naïve satisfaction.

    L'opinion publique ne s'est donc pas particulièrement émue face à un arsenal juridique qui marque pourtant un net recul civilisationnel.

    D'aucuns objecteront que l'opinion publique avait été favorablement "préparée" à l'adoption de dispositions drastiques, via la médiatisation très appuyée d'une série de faits divers qui avait braqué les projecteurs sur le rottweiler.

    D'autres avanceront que la loi est intervenue dans un contexte de profonde exaspération à l'endroit du chien en général, déjà catalogué "pollueur" de trottoirs et de jardins publics et que, de "pollueur" à "dangereux", la distance est courte et l'amalgame aisé.

    Autant de considérations pertinentes qui ne suffisent néanmoins pas à expliquer comment une loi qui nous ramène aux confins de l'obscurantisme et de la barbarie a pu voir le jour dans notre société moderne.

    En effet, un pays dit "civilisé" a des notions d'éthologie. Il ne saurait donc ignorer que la dangerosité d'un chien n'est pas un état inné, une "qualité" naturelle, de type racial, mais la résultante d'une inter-action comportementale humain/animal. En d'autres termes, le comportement du chien est dicté par celui de l'homme et la dangerosité d'un chien, de quelque race soit-il, relève de la sphère relationnelle ; Fort de cette connaissance, un pays dit "civilisé" ne livre pas à l'animosité populaire quelque dizaine de races canines en les estampillant "dangereuses" car il sait qu'une telle initiative est non seulement parfaitement inutile mais en outre gravement mortifère pour ces animaux ;

    Un pays dit "civilisé" ne sanctionne pas de mort un chien pour les infractions commises par son propriétaire ; Un pays dit "civilisé" sait que, pour maintenir son équilibre mental, un chien a besoin de dépenser son énergie et que le jeu partagé avec ses congénères en constitue le moyen le plus efficace et souvent le plus prisé par l'animal. Il n'ignore pas non plus que la sociabilité d'un chien n'est pas un état de naissance mais un acquis à entretenir sa vie durant, à travers des échanges ludiques et des contacts diversifiés avec humains, congénères et autres animaux domestiques, le tout sans entrave évidemment. C'est pourquoi un pays dit "civilisé" n'attend pas d'un chien qu'il demeure parfaitement sociable et équilibré alors que, par ailleurs, il lui impose de ne sortir que muselé et en laisse, car l'humain ne saurait exiger d'un chien, de surcroît sous peine de mort, ce dont lui-même est incapable, à savoir l'impossible ;

    Un pays dit "civilisé" ne prévoit pas de réquisitionner des chiens s'il ne dispose pas de la capacité d'accueil nécessaire et suffisante. Il ne prévoit pas non plus qu'ils pourront être confiés à des associations de protection animale ou "euthanasiés", quand il sait pertinemment que l'alternative est de pure forme, les structures desdites associations ne permettant même pas d'absorber l'entier flux des abandons.

    Tout ceci, notre pays l'a fait, à la faveur de l'ignorance entretenue, de l'ethnocentrisme arrogant, de l'individualisme forcené, de l'inclination à la facilité et de l'addiction à la consommation, qui forment le creuset de la pensée démissionnaire.

    Au final, quel "bénéfice" notre société a-t-elle tiré de cette loi censée protéger la population des morsures de chiens ? Les propriétaires de chiens catégorisés qui se comportaient déjà en "maîtres responsables" se sont évidemment mis en règle, comme il était prévisible. Ceux qui agissaient en "maîtres irresponsables" avant la loi ont poursuivi dans la même voie en contrevenant aux dispositions légales ou en se débarrassant de leur animal, ce qui était également prévisible. Résultat tangible de l'opération : en masse, des réquisitions évidemment, mais aussi des abandons, de ces chiens étiquetés "dangereux" qui, au mieux, finissent dans des refuges surpeuplés où ils gagnent plus souvent un ticket pour la mort qu'un adoptant, ce qui, là encore, était prévisible, vu les contraintes et les obligations coûteuses mises à la charge d'un propriétaire de chien catégorisé.

    Les quêteurs du chimérique "risque zéro", nouveau Graal des temps modernes, ne manqueront pas de s'insurger : pourquoi autant de vains bavardages ? la sécurité de nos enfants représente un impératif majeur qui justifie largement la condition faite aux chiens catégorisés. L'argument ne résiste pas à l'analyse, car la loi sur les chiens dangereux n'a nullement signé la fin des accidents et les chiens catégorisés sont loin d'occuper la tête de liste des chiens "mordeurs", ce qui était d'ailleurs déjà le cas avant l'entrée en vigueur de la loi.

    En fait, le dispositif légal porte en lui-même la cause de son échec car il est fondé sur un postulat de base éminemment critiquable, à savoir l'existence de races canines dangereuses par nature. A cet égard, pour mémoire, dans les années 1970-1980, le berger allemand et le doberman s'étaient forgés une solide réputation de chien "mordeur". A l'époque, ils étaient considérés "dangereux". Aujourd'hui, ils ne sont plus estimés "dangereux". Ainsi, la "dangerosité" va et vient, comme la mode.

    A la lumière de cet édifiant précédent, au lieu de légiférer, n'eût-il pas été préférable de commencer par assener quelques vérités, certes fâcheuses à entendre, mais trop centrales pour être éludées : notamment, que l'homme moderne ne sait plus ce qu'est exactement un chien et ne connaît donc plus les comportements à tenir à son égard.

    A travers les dispositions prises, notre pays a préféré encourager à persévérer dans l'incurie et l'ignorance, des parents qui s'exonèrent de leur devoir d'éducateur et des propriétaires de chiens non catégorisés qui en font de même avec leurs animaux.

    De fait, qui n'a jamais vu un bambin de 2 ans se précipiter en criant et gesticulant pour tomber à bras raccourcis sur un chien muselé, le tout sous le regard amusé de ses parents qui, à la question "pourquoi laissez-vous votre enfant agir ainsi ?", répondent invariablement : "mais il ne risque rien, le chien est muselé." Comment faire comprendre à ces éducateurs ignorants que, sans l'enseignement nécessaire, leur enfant reproduira la prochaine fois le même comportement dangereux avec un chien non muselé ?

    Qui n'a jamais vu un chien hargneux avancer, poils hérissés et crocs dehors, sur un malheureux chien catégorisé (muselé et attaché, loi oblige)? Et son maître d'assurer : "c'est rien, il n'est pas méchant, il veut juste jouer". (le cas échéant, évidemment, le chien catégorisé est ici censé se laisser mordre, car, certes, la loi ne le recommande pas expressément, mais comme elle dispose qu'il doit rester muselé en toutes circonstances ...)

    Alors qu'envisager pour la suite ? catégoriser toutes les races ? Peine perdue. Edenter tous les chiens, du plus petit au plus grand ? Ou bien, simplement et humblement, entreprendre de réapprendre ce qu'est un chien, ses comportements et ses besoins, dont découle la bonne manière de l'appréhender et de le gérer, heureux savoir qui se transmettait auparavant de génération en génération.

    L'humain s'est toujours enrichi au contact de l'animal. S'en éloigner revient à s'appauvrir et régresser. Tel est bien le sinistre constat qui s'impose au quotidien face à un chat teint en rose, bleu, ou vert pour être assorti à la tenue de sa propriétaire, face à un cheval détenu dans le parking d'un immeuble, ou face à une mère de famille qui, un enfant de 3 ans sur un bras, un chiot de 3 mois sur l'autre, interroge la caissière d'une animalerie : " mon fils hésitait entre un furet ou un chien, mais c'est pareil, non ?". Le spectacle permanent de la bêtise, de la médiocrité et de l'avilissement humain est-il encore supportable ?

    Peut-on se permettre l'économie d'une remise en cause de la place dévolue, dans notre société, à l'animal domestique, réduit à l'état de gadget, vulgaire objet de consommation offert à la satisfaction immédiate d'un plaisir aussi fébrile que fugace ?

    Il est urgent que les consciences endormies se réveillent et que le sens critique émoussé s'aiguise. Il en va de la dignité de chacun et du choix des valeurs à promouvoir auprès des générations montantes.

    C'est pourquoi la loi sur les chiens dangereux n'est pas seulement une loi incohérente, inique et cruelle qui continue de générer la mort inutile de chiens par centaines.

    Elle constitue un défi à relever et l'enjeu sociétal est de taille car ce sont les notions fondamentales et indissociables de liberté, responsabilité et risque qui sont au coeur du débat.

    La facilité n'est pas un raccourci mais une impasse, comme en témoigne l'histoire de l'humanité.

    Et le véritable danger, pour l'homme, c'est la paresse de son esprit, si prompt à verser dans le "prêt-à-penser".

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