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Bienvenue dans notre espace de discussion et de réflexion sur les chiens dits "dangereux".

Toutes les opinions peuvent s'y exprimer librement.

En présence de positions divergentes, les échanges peuvent être vifs et les débats devenir houleux.

Dans ces moments-là, chacun devra se souvenir que si la confrontation des idées nourrit la pensée et permet de faire évoluer utilement les mentalités, en revanche, l'insulte et la menace ne contribuent qu'à entretenir le désaccord et générer le ressentiment. Personne n'a jamais convaincu personne par l'injure.

Les idées et les comportements ne changent qu'à travers un processus de maturation et des prises

de conscience qui peuvent être longues à se déclencher.

"Patience" est donc le maître-mot !

  • L’animalerie

    Dans les vitrines, les chiots « tout mignons » se battent dans la paille en se mordillant l’oreille. Les passants émerveillés s’arrêtent pour considérér un agrandissement de leur foyer. Les parents peu désireux, qui connaissent le quartier, avec les enfants, préfèrent éviter la rue. Les adolescents en mal d’amour s’attardent et entrent pour caresser un chien. Au moins les chiens offrent de l’affection sans réserve. Au-dessus de leur tête, des perruches, des canaris. Dans l’autre vitrine, un aquarium, un petit nid à chatons, et imprudemment situés, torture mentale continue pour les trois petits chats, un bac de hamsters bien gras qui courent et courent dans la roue. L’arche de Noë en quelques mètres carrés de vitrine.

    Dedans, le concert d’animaux captifs vous fait vivre la jungle en boîte. L’odeur : fauve ; pot-pourri de vivant, mélange de ferme, Eau de bestiole. Vous avez beau nettoyer, ça ne part pas ; il faut « limite » changer de vêtements. C’est ici que commencent de longs compagnonnages. De petits Chihuahua, de petits bichons, des chatons tigrés, des poissons toutes couleurs, vous regardent de leur cage ou de leur boîte avec des yeux qui vous implorent. Prends-moi ! Aime-moi !

    Cinq iguanes et deux furets, plus indifférents, semblent attendre leur nourriture. Les furets fouettent pire que les putois (on y viendra sûrement). Ils regardent d’un air menaçant les chiots qu’on ouvre pour que vous puissiez choisir : lequel sauverez-vous ?

    Il faudra l’occuper ! Des accessoires pour toute bête, qui se mâchent, qui se plongent, qui se triturent, qui se jettent, et qui se cherchent. De faux canards. De faux squelettes de poisson (pour le chat gourmand, c’est un peu vicieux, non ?). Des jouets qui couinent. Des oiseaux impatients qui battent leurs ailes détournent votre attention ; mais qu’acheter pour le poisson rouge ? La gamine s’en occupera-t-elle vraiment ? Des générations de parents innocents ont succombé avant vous.

    Nous autres citadins, qui avons quitté les fermespourquoi y revenir ? Un chien, vraiment, dans un trois-pièces ? Les poils. Les allergies. Les pipi de chiot. Les réveils à bave le dimanche matin. Et ne parlons même pas de ces tarés qui s’achètent un husky ! Certains chiens, d’ailleurs, ne sont pas des chiens, ce sont des chevaux !

    Mais ce disant, on voit la jolie frimousse du Chihuahua, la jolie queue du Sheltie, l’aboiement répété, parmi tant d’autres, du petit Labrador qui s’isole comme une fille au bal dont vous tombez amoureux…ce Labrador qui vous aime avant même de vous connaître, et dans ce vacarme infernal, ce tintamarre de bruits de bêtes et de Nature, de bulles d’aquarium, et de cris d’oiseaux, de gamins qui pleurent parce qu’ils en veulent deux, de becs qui cognent contre des troncs artificiels, de caisse… ; on craque.

    Texte écrit par Frédéric Benhaim

    Source: http://les-commerces.net/2013/05/27/lanimalerie/

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  • Le magasin d’articles pour chiens et chats

    Le paradis des toutous et des minets, c’est ici. Les propriétaires un peu gaga s’y pressent, qu’ils soient célibataires en âge de travailler et de mener une vie active mais néanmoins solitaire, ou adolescents, ou enfants, ou familles. La phrase type : Mais oui, hein qu’il aime ça, mon ___, mais oui, c’est bien mon grand. Ou : Ah, mais elle adore. Quelle chatte alors. Trop la classe. Bref, ici, ça respire l’enthousiasme et décidément par ces temps difficiles, il fait bon être vendeur de croquettes…. Ou, de jouets. Ici, on trouve de tout, de l’alimentation aux produits anti-parasitaires, en passant par les jouets. Le rayon jouet, c’est le Toys’R’Us du chien : petits canards en plastiques, nonos en toutes tailles, balles, ballons, de quoi soi-disant protéger vos savates. En réalité, constatent certains propriétaires, certains chiens n’ont que faire des jouets désignés, et se jettent, anarchistes patentés, sur les meubles et autres souliers. Ne parlons pas des chats qui adorent les pelotes de laines et faux squelettes de poissons (rayon suivant !) mais continuent de s’amuser à déchirer vos rideaux et couvre-lits. Mais qu’importe, car ici, on est au royaume de l’animal-roi. C’est plus qu’un chien, explique un propriétaire à un vendeur. C’est un compagnon. Et à son compagnon, on offre des…jouets.

    A la caisse de ce magasin grand (90, 100, 120 mètres carrés ?) on trouve diverses petites annonces imprimées sur de petits papiers. Donnez à la SPA. Donne chiots. Psy pour chiens. Oui, le psy pour chiens, étape suivante de cette course folle à l’anthropomorphisme ? Ce qui n’est pas pour dire que les chiens et les chats ne sont pas intelligents, qu’ils ne peuvent s’émouvoir, bien sûr… Retour en rayon. Cette semaine, c’est la promo anti-vermine. C’est de saison, car en ce moment, les chiens et leurs maîtres retrouvent la forêt, et avec ça les tiques et autres insectes. On a beau aimer son chat, quand la maison est envahie de bestioles qui piquent, on peut être amené à se demander pourquoi on n’a pas préféré la peluche. Pour l’amour des animaux de compagnie, il y a donc l’insecticide.

    La vitrine annonce l’opération mais met aussi en scène les nombreuses possibilités de jeu ouvertes par tous ces produits : niche d’appartement, en coussinets, véritable niche (il y en a au fond du magasin, mais c’est un peu démodé), myriade de petites balles, et maintenant, jeux « intelligents », qui répondent et stimulent le cerveau il est vrai trop peu stimulé ( ?) de nos fidos et matous.

    Quelques amateurs d’aquarium et de poissons rouges se sont aventurés ici, mais on leur a répondu sèchement : on n’est pas une animalerie. Confondre un poisson rouge et un chien ! s’exaspère une vendeuse passionnée. C’est fou ce que les gens peuvent s’imaginer. Comme si l’enseigne n’était pas assez claire, sans compter les vitrines, et les grandes portes vitrées toujours ouvertes qui laissent à voir le paradis du dressage et de l’interaction qu’on trouve à l’intérieur. Assurément, il y a de quoi ici offrir beaucoup au meilleur ami des hommes ; ceci dit, voyons aussi cela comme une expérience humaine formidable : en observant l’animal, on se voit aussi soi-même comme vivant et comme être différent ; décidément pour un chien une balle n’a pas exactement le même sens.Ca me détend, aussi, dit un propriétaire un rien détaché, pas du tout nunuche. On a de telles semaines…

    Dans le coin, à gauche de l’entrée, à côté des caisses, un coin à moquette aménagée pour parquer son chien. Bien sûr, ils sont autorisés partout mais cela permet d’être plus tranquille, et à cet endroit, on a pensé à un revêtement plastique, qui, pensent certains,aurait été utile chez nous

    Dans les Vosges, 5 septembre 2014, écrit par Frédéric Benhaim

    Source: http://les-commerces.net/2014/10/06/le-magasin-darticles-pour-chiens-et-chats/

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  • Le chien est le seul être qui ne nous jugera jamais

    Dans “Les maîtres expliqués à leurs chiens”, Christophe Blanchard, maître de conférences à l’université Paris 13 et maître-chien diplômé, analyse les relations que nous entretenons avec nos compagnons à quatre pattes, de la mémère à caniche au “punk à chien”.

    “Qui promène son chien est au bout de la laisse”, chantait Gainsbourg. Le sociologue Christophe Blanchard a pris l’aphorisme à la lettre. Dans Les maîtres expliqués à leurs chiens (éd. La Découverte), il montre combien les chiens en disent long sur la société française, l’ère de la consommation de masse, la stigmatisation des périphéries urbaines et des quartiers populaires.  A travers cet “essai de sociologie canine”, l’auteur passe en revue toutes les fonctions qu’ont remplies nos compagnons à quatre pattes au cours de l’histoire, comme incarnations des identités nationales, instruments de communication des puissants, ou encore compagnons de “galères” des zonards, et brosse le portrait en négatif de notre société.

    Pourquoi le chien est-t-il moins valorisé aujourd’hui pour sa dimension utilitaire que pour sa dimension affective ? Est-ce à lier à l’avènement d’une ère postmoderne caractérisée par l’individualisme, et donc la solitude?

    Christophe Blanchard – Il faut nuancer cette désaffection utilitaire. La coévolution des canidés et des humains est justement liée aux intérêts réciproques qui unissent les deux espèces depuis des millénaires. A l’échelle de l’Histoire, le chien s’est en effet vu confier des missions d’éboueur, de gardien, de compagnon de chasse ou bien encore d’auxiliaire de guerre. Ils ont donc toujours été des auxiliaires précieux dont l’utilité ne s’est jamais démentie. Aujourd’hui encore, il suffit d’interroger les bergers ou les chasseurs pour s’en convaincre. Malgré tout, on constate depuis une trentaine d’années que la présence du chien de compagnie, sans fonction précise si ce n’est d’ “être là”, s’est considérablement accrue. L’”inutilité canine” est concomitante de l’urbanisation constante de nos agglomérations ainsi que de la plus grande distance sociale et symbolique qui s’instaurent entre les individus. Paradoxalement, plus ils s’éloignent de leurs voisins, plus les propriétaires contemporains éprouvent le besoin de se rapprocher de leur chien, le seul être d’une fidélité absolue qui ne les jugera jamais.

    L’évolution du statut canin vers l’animal de compagnie a coïncidé avec l’entrée dans l’ère de la consommation de masse. Quelles ont été les conséquences de cette conjonction ?

    En une petite cinquantaine d’années, le statut du chien s’est largement transformé en Occident et notamment en France où sa présence, avec plus de 7,5 millions d’individus, est massive. Notre relation avec lui s’est durablement transformée et il est désormais considéré comme un membre à part entière de la famille. Aujourd’hui, il est d’ailleurs bien plus courant de trouver un chien affalé sur le canapé du salon que dans une niche au fond du jardin. L’évolution des sensibilités est telle qu’on n’hésite plus à lui donner des prénoms humains ou à le nourrir et le vêtir comme un petit d’homme. On peut se moquer de cette tendance anthropomorphique en la jugeant passablement ridicule. Elle est toutefois symptomatique de notre époque ou la consommation est au cœur de nos sociétés. Rappelons que le secteur de l’animal de compagnie engrange chaque année plusieurs dizaines de millions d’euros de bénéfices. Les animaux de compagnie et les chiens en particulier sont les victimes collatérales de ce business florissant. En effet, on se les procure sur un coup de cœur et on s’en débarrasse à la première occasion venue, lorsqu’on se rend compte que la gestion quotidienne de “Médor” est finalement très contraignante. Les refuges canins qui débordent aujourd’hui de toute part, sont les exemples pathétiques du rapport irrationnel que nous entretenons avec nos compagnons à quatre pattes.

    Yoga dog, istolethetv via Flickr

    Y-a-t-il vraiment une tendance secrète qui nous pousse à adopter un chien parce qu’il nous ressemble ?

    Aucune tendance secrète mais plutôt un processus mimétique au sens de René Girard. C’est- à-dire qu’on ne prend pas un chien parce que physiquement il nous ressemble, mais parce que sa possession nous permet de rentrer en concurrence avec d’autres propriétaires. En tant que produit de consommation, le chien dispose d’une valeur symbolique forte dont l’acquisition permet de se distinguer des autres maîtres. Posséder un lévrier, un caniche ou un pitbull n’a pas la même valeur symbolique dans la société qui est la notre. Le choix d’un chien, à l’instar de celui d’une voiture, en dit en réalité bien plus qu’on ne l’imagine sur notre positionnement socio-économique.

    Pourquoi les présidents de la République s’affichent ils depuis plusieurs années avec leur chien ? Est-ce devenu un outil de communication politique ?

    Les chefs d’Etat ont toujours été tentés d’instrumentaliser l’image du chien pour passer des messages politiques. En France, les monarques et l’aristocratie d’antan avaient d’ailleurs fait de sa possession un privilège à part entière, symbole de leur pouvoir et de leur noblesse. Ces dernières décennies, on a pu voir Valérie Giscard d’Estaing et François Mitterrand se mettre en scène avec leurs labradors respectifs dans un storytelling socio-canin savamment orchestré. Lors de sa première élection à la présidence, Barack Obama a également été tenté de faire de son chien “Bo” un vecteur de communication pour attendrir dans les chaumières américaines. Par contre, certains politiques se montrent bien moins doués avec la gent canine. Sumo, le bichon de Jacques Chirac par exemple s’est fait connaître pour son sale caractère et pour avoir mordu plusieurs personnes. Plus récemment, la presse a révélé que le chien de Nicolas Sarkozy avait dévoré des boiseries couteuses lors de son passage à l’Elysée.

    Source: http://www.lesinrocks.com/2014/10/09/livres/christophe-blanchard-en-tant-produit-consommation-chien-dispose-dune-valeur-symbolique-forte-11528753/

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  • Maggie Mae accueille les passagers de l'aéroport LAX

    L'aéroport de Los Angeles a mis au point un programme appelé PUP (Passagers Animaux Unstressing) .
    Le programme vise à réduire l'anxiété des voyageurs en laissant les passagers caresser et jouer avec les chiens. 
    Les chiens, qui sont reconnaissables à leur gilet rouge, ont suivi une formation ad hoc via l'organisation Therapy Dogs Inc.

    Actuellement, une trentaine de ces chiens circulent à travers tous les terminaux et, parmi eux, se trouve Maggie Mae, une femelle rottweiler âgée de 3 ans.

    Maggie

    Maggie 1

                                                    Maggie3                 

                                                       Maggie 2

                                                        

     

                                                    Maggie2               

     

                                                   Maggie1

    Source:

    http://www.lawa.org/welcome_lax.aspx?id=7964

     http://www.ohmidog.com/2014/04/22/lax-dogs-provide-different-kind-of-security/

    https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10151420257747825.1073741842.74286767824&type=3

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  • 10 Pit Bulls devenus de véritables héros

    Pit bull heros carrA cause de leurs origines ou de leur mauvaise réputation, certains chiens sont considérés comme agressifs, voire particulièrement dangereux. C’est le cas en particulier des American Staffordshire Terrier et autres Pit bulls, qu’on qualifie encore de nos jours de « chiens tueurs ».

    Pourtant, s’il est vrai que leurs morsures sont plus dangereuses que celles d’un Yorkshire, ils ne sont pas plus agressifs que ces derniers et sont avant tout des chiens comme les autres, plein d’amour pour leur maître.

    Dans l’espoir d’aider les mentalités à changer au sujet de ces chiens, victimes de discriminations tout comme leurs maîtres, le Huffington Post a décidé de présenter plusieurs de ces chiens devenus de véritables héros. Ces derniers, tous des Pit Bulls, n’ont pas mordu ou tué, bien au contraire. Par amour pour les hommes, ils leur ont sauvé la vie, parfois au péril de la leur.

    Voici donc 10 de ces héros du quotidien, prouvant que les Pit Bulls méritent autant d’amour et de respect que tous nos autres amis à quatre pattes.

    Lefty a pris une balle pour protéger son maître

    Alors qu’un cambrioleur s’était glissé dans la maison de Lefty pour la cambrioler et tenait en joue le maître de la chienne, celle-ci s’est interposée et a reçu la balle à sa place. Blessée à la patte avant, Lefty a dû en être amputée et marche à présent sur trois pattes. Son maître quant à lui a eu la vie sauve, grâce à sa fidèle amie, dont le courage a été largement félicité sur les réseaux sociaux. Les supporters de Lefty furent tellement nombreux qu’ils réussirent à couvrir l’entièreté des frais médicaux nécessaire pour l’amputation de Lefty.

    Lefty

                                                                         © Atlantic Animal Hospital

    Baby a sauvé une famille et leur chien d’un incendie

    C’est en pleine nuit qu’un incendie se déclencha chez les Westenberger. Tout le monde dormait, à l’exception de Baby, une femelle Pit Bull qui a tout fait pour avertir ses maîtres du danger. Elle aboya et sauta sur Evelyn Westenberger jusqu’à ce qu’elle se réveille et emmène tout le monde dehors. Mais alors que tous les humains de la famille étaient hors de danger, il restait encore leurs 5 autres chiens coincés à l’intérieur. Baby est allée les chercher à leur tour pour les guider à l’extérieur,tirant même par la peau du cou l’un de ses compagnons trop terrorisés pour sortir.

    Baby

                                                                            © Huffington Post

    Creature a sauvé une vieille dame sénile

    Creature et sa maîtresse, Cara Jones, étaient en pleine promenade nocturne lorsque la chienne s’est soudain précipitée dans un coin à l’écart où se trouvait une vieille dame. Cette dernière, âgée de 89 ans et souffrant de sénilité, s’était visiblement perdue. Elle n’avait ni chaussures ni manteau dans le froid de la nuit, et si Creature ne l’avait pas trouvée, elle aurait pu errer encore longtemps ainsi.

    Creature cbs new york

                                                                                      © CBS New York

    TaterTot a sauvé un petit garçon de 4 ans

    TaterTot n’était chez Christie Smith que depuis quelques jours, en famille d’accueil, lorsqu’une nuit il eut un comportement particulièrement étrange. Alertée, Christie Smith a suivi le chien, qui l’emmena jusqu’à la chambre de son fils de 4 ans. Il respirait particulièrement mal et était à peine conscient. Immédiatement conduit aux urgences, les médecins ont détecté un taux de sucre anormalement bas, qui aurait pu lui être fatal si TaterTot ne l’avait pas détecté.

    > Découvrez l'histoire complète dans notre article consacrée à TaterTot

    Tatertot angela boone

                                                                                      © Angela Boone

    Jack s’est précipité pour sauver un chat des coyotes

    Jack est la preuve vivante que les chiens et les chats peuvent s’entendre et même s’attacher énormément l’un à l’autre. Quand son ami félin, Kitty, s’est fait attaquer par des coyotes qui l’avaient saisi par le cou et la queue, Jack s’est précipité à l’extérieur et s’est rué sur les deux intrus pour les faire lâcher prise, puis les a pourchassé jusqu’à ce qu’il s’enfuient suffisamment loin. Depuis, la maîtresse du chat avoue que ce dernier s’est sensiblement rapproché de Jack, comme s’il se sentait plus en sécurité à ses côtés.

    Jack sheree lewis

                                                                                        © Sheree Lewis

    Chaco a protégé sa maîtresse, victime de violences conjugales

    En 2013, la maîtresse de Chaco, victime des violences de son conjoint, a vu avec surprise son chien adoré s’interposer et prendre une dizaine de coups de couteaux à sa place. Sévèrement blessé, le chien a dû être opéré, mais grâce à une très forte mobilisation d’amis des animaux, les frais ont été entièrement couverts par les donations.

    Chaco ring dog rescue

                                                                                       © Ring Dog Rescue

    Mercey a protégé sa maîtresse d’une bande de voleurs

    Mercey est un Pit Bull âgé de quatre ans qui n’a pas hésité à mettre sa vie en jeu pour protéger sa maîtresse d’une bande de voleurs s’étant introduits chez elle. Les quatre hommes, armés de machettes, allaient s’en prendre à la jeune femme quand Mercey est intervenu pour la défendre. Il a souffert de blessures particulièrement graves et aurait pu ne pas y survivre. Les frais de la chirurgie, assez conséquent, ont en partie été payés par quelques officiers de la police locale.

    Mercey ctvnews

                                                                                   © CTV News

    Elle aide les gens à vaincre leurs peurs

    Les actions d’Elle, une femelle Pit Bull, ne sont peut-être pas aussi spectaculaires que celles de ses camarades, et pourtant ce sont de nombreuses vies qu’elle a aidé à changer. Car Elle est unechienne de thérapie, dont le but est de permettre aux gens de vaincre leur peur des chiens. Déclarée American Hero Dog par l’American Humane Association, elle contribue grandement à changer la vision des gens sur les Pit Bulls.

    Elle the pit bull

                                                                                               © Elle the Pit Bull

    Major a appelé les secours lorsque son maître a eu une attaque

    Après avoir été blessé en Afghanistan, Terry McGlade souffre de symptômes de stress post-traumatique, se caractérisant par des crises violentes pouvant mettre sa vie en danger. Il était seul chez lui avec son chien de thérapie, Major, lorsqu’une de ces crises se déclencha. Major a alors tiré le téléphone de la poche de son maître, et posa la patte dessus pour appuyer sur les touches. Le téléphone était réglé pour appeler automatiquement les urgences, et c’est ainsi que les secours ont pu se rendre sur place et sauver Terry McGlade, qui avoue être éternellement reconnaissant envers son chien.

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                                                                                    © Terrance McGlade

    Destiny a empêché un petit garçon d’être kidnappé

    Un soir de 2006, un petit garçon de 9 ans ramassait ses jouets dans son jardin quand un homme approcha et tenta de le faire passer par-dessus la barrière tout en pressant sa main contre sa bouche pour l’empêcher de crier. Destiny, une femelle Pit Bull de deux ans appartenant à un voisin, s’est alors précipitée dans la rue et s’est jetée sur l’homme, qui a immédiatement lâche l’enfant pour s’enfuir.

    Destiny leah bluntschli

                                                                                          © Leah Bluntschli

    Source: Par Charlotte Grenier
    Crédits photo : Rob Swatski - Flickr

    http://wamiz.com/chiens/actu/10-pit-bulls-devenus-de-veritables-heros-5281.html

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  • Billet sur l’animal, suite

    Billet sur l’animal, suite : où nous sommes tous à la fois des animaux et des poussières d’étoile, et où l’humilité reste le meilleur moyen de se rendre digne.

    Dans un précédent billet, j’avais pu souligner l’inutilité tant théorique que pratique du nouvel article 515-14 du Code civil, aux termes duquel les animaux sont désormais dans le Code phare reconnus comme des êtres vivants doués de sensibilité mais restant néanmoins soumis au régime des biens corporels. Pour résumer, l’amendement voté est inutile pratiquement, car le régime des animaux reste celui des biens corporels ; et il est inutile même théoriquement car une loi de 1976 avait déjà reconnu la nature d’être sensible de l’animal. Désormais, j’aimerais faire un point sur la nature et le régime idéaux que l’on pourrait réserver à l’animal.

    Avant tout, il convient de rappeler un point, qui est que le droit est une technique inventée par les humains pour réguler leurs relations sociales. Le droit n’existe pas, en tout cas pas tel quel, à l’état de nature, comme on aime à le dire. C’est donc une invention des hommes faite pour les hommes, pour qu’ils réussissent à mettre un peu d’ordre dans leurs relations. Là où le bât blesse, c’est que l’homme a besoin de son environnement pour exister. Du coup, insensiblement, il intègre cet environnement dans ses propres règles du jeu. C’est ainsi que les mondes minéral, végétal et animal font partie, bien malgré eux, du monde juridique des hommes. L’homme a besoin de pierres pour construire ses maisons, de végétaux et d’animaux pour se nourrir, pour se vêtir, pour le servir, et du coup, la loi du plus fort l’emporte, et comme trop souvent, la différence finit par se faire remplacer par la hiérarchie. Autrement dit, parce que l’homme, cela a été prouvé, est l’animal le plus mal adapté qui soit au monde qui l’entoure, il a développé des trésors d’ingéniosité pour se croire métamorphosé en super héros de la nature. Du super héros au dieu il n’y a qu’un pas, bien aisé à franchir. Et voilà, ni une ni deux, que ceux qui ne se pensent pas dieux eux-mêmes sont persuadés que le Dieu créateur auquel ils croient les a rendus, selon la formule restée célèbre de Descartes, « comme maîtres et possesseurs de la nature ». En résumé, parce que l’homme est anthropocentré, il se croit le dieu des animaux. CQFD.

    CQFD ? N’y a-t-il pas, cependant, erreur dans le raisonnement ? Qui a dit qu’il fallait remplacer la différence par la hiérarchie ? Qui a dit que les hommes étaient maîtres et possesseurs de la nature ? Qui a dit que l’intelligence, la conscience, la sensibilité, d’une part étaient un critère de supériorité, d’autre part n’étaient pas partagés par d’autres espèces ? Des études ont montré que l’animal le mieux doté au niveau du cerveau est l’orque, pas l’homme ; que, au moins tous les vertébrés, ont une sensibilité, et même, on le sait aujourd’hui, une conscience ; que l’homme n’est pas au sommet sur l’échelle de l’intelligence. Il n’est qu’à voir le degré d’organisation des abeilles, des rats, des dauphins, des éléphants…Beaucoup sont d’ailleurs des sociétés matriarcales (les abeilles, les dauphins, les éléphants….). Ceci explique-t-il cela, notamment sur le degré de pacificité de ces sociétés ? À méditer. Toujours est-il qu’aucun des critères justificatifs de la soi-disant supériorité de l’homme ne tient plus la route. L’homme n’est pas le seul dans la nature à être conscient, organisé, intelligent. Et quand bien même, cela serait-il un critère de supériorité ? Il y a deux points, ici, que je voudrais souligner : d’une part, l’homme n’est pas isolé dans la nature, et certainement pas au-dessus des autres espèces ; d’autre part, quand bien même il le serait, cela justifierait-il une hiérarchie qui est autre chose que la différence ? Vous aurez compris mon opinion : rien ne justifie la prééminence de l’homme sur les autres espèces, et la façon dont il les traite est indigne de leur valeur et de leur sensibilité.

    Cela est dit.

    Maintenant, comment réagit-on en droit par rapport à cette vérité que seuls les aveugles du cœur et de l’esprit peuvent nier ? Le droit connaît une summa divisio, qui est celle des personnes et des choses. Ainsi, logiquement, soit les animaux sont des personnes, soit ils sont des choses. Entre les deux, point de place.

    Point de place ? Déjà, le nouvel amendement, en disposant que l’animal est un « être » doué de sensibilité, certes soumis au régime des biens corporels, ouvre une brèche : celle où les biens ne sont plus nécessairement des choses, mais peuvent être des « êtres », sans plus de précision. Voilà qui ne fait pas un statut. Ou plutôt ne change rien, dès lors que les animaux sont soumis au régime des biens corporels. Tout cela, c’est pour épater la galerie. Ensuite, que choisir entre personne et chose, pour qualifier l’animal ? Pour définir cela, il faut en revenir aux fondamentaux, autrement dit revenir aux sources de la personne et de la chose, en tant que ces notions sont des catégories juridiques.

    La personne juridique est une technique d’identification et de représentation pour agir sur la scène du droit. Elle ne se confond pas avec la personne humaine, même si à l’heure actuelle en droit français toutes les personnes humaines sont des personnes juridiques. L’esclavage et la mort civile étant abolis, c’est un fait. Aujourd’hui c’est aussi un droit : toute personne humaine a, de droit, la personnalité juridique. Mais l’inverse n’est pas vrai : il existe, en effet, des personnes juridiques qui ne sont pas des personnes humaines, parce que des groupements de personnes (associations, sociétés) ou de biens (fondations). Une bonne idée de se figurer ce qu’est la personnalité juridique est l’étymologie du mot. Persona en latin désignait en effet le masque des comédiens, qui leur permettait de se faire identifier, et, grâce à une technique de porte-voix, de se faire entendre du public. C’est exactement la même chose en droit : la personne juridique, c’est celle qui est actrice sur la scène du droit, et c’est elle qui peut être entendue, grâce notamment au moyen des actions en justice.

    Les choses, quant à elles, sont tout ce qui n’est pas les personnes. C’est l’autre des personnes, c’est l’objet, par rapport au sujet. Donc tout ce qui n’est pas personne est, du moins était jusqu’à présent, chose. Où donc placer ces « êtres » que sont les animaux ? Pour le moment, c’est en droit un flou artistique.

    Il est certain que l’animal est plus qu’une chose. C’est vrai biologiquement, c’est vrai philosophiquement, et, du moins en apparence, c’est vrai aussi juridiquement. Puisqu’il est un « être » doué de sensibilité, quoique soumis au régime des biens corporels.

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    Faut-il néanmoins en faire une personne, comme le prônent certains auteurs, le Professeur Jean-Pierre Marguénaud en tête ? Personnellement, je reconnais la personnalité animale dans ma vie quotidienne. Comme je l’ai déjà dit, seuls les sadiques et les imbéciles peuvent nier cela. Faut-il pour autant reconnaître aux animaux une personnalité juridique ? Le problème, c’est que la personnalité ouvre sur la responsabilité. On voit d’ici le hic : le spectre des procès aux animaux se rapprocherait tel un nuage sombre sur le droit actuel, il est vrai, bien peu lumineux. Or ce n’est certainement pas ce nuage que voudraient voir se rapprocher les défenseurs de la cause animale. Les procès aux cochons accusés de manger les bébés sur la voie publique au Moyen-Âge, les chiens des nobles guillotinés comme leurs maîtres… tout cela suffit. Il est vrai également que les procès aux animaux prennent d’autres formes aujourd’hui, lorsque l’on extermine les vaches accusées de l’encéphalite spongiforme bovine, les moutons de la fièvre aphteuse, et les volatiles de la grippe aviaire…. Les massacres perpétrés au nom de la sécurité sanitaire sont absolument scandaleux. Qui oserait dire après cela que les procès envers les animaux n’existent plus ? Je retire. Il n’y a même pas procès, il est vrai, mais, dans ces cas, extermination de masse « sans autre forme de procès » justement, comme on dit.

    Alors, considérant tout cela, quelle nature juridique envisager pour l’animal ? Comme souvent, lorsqu’une question reste sans réponse, c’est qu’elle est mal posée. A-t-on vraiment besoin de qualifier pour protéger ? S’il est une chose que montre le nouvel article 515-14 du Code civil, c’est que notion et régime peuvent tout à fait être découplés. Et qu’en définitive, c’est le régime qui compte. Car pour les animaux, peut leur chaut d’être qualifiés d’êtres sensibles, dès lors qu’ils sont soumis au régime des biens corporels.

    Il faut que le régime suive la qualification, sinon cela n’a aucun sens. La loi actuelle n’a aucun sens. Il faut avoir le courage de le reconnaître.

    Alors, déplacer la frontière ? La faire passer entre le vivant et l’inerte, comme le suggère le Professeur Rémy Libchaber ? Mais la frontière n’existe pas entre le vivant et l’inerte, ainsi que nous le prouve la science. La vie ne commence pas, elle continue, et nous sommes, sérieusement, tous faits de poussière d’étoiles. Alors où placer la frontière ? Encore une fois, c’est sans doute mal poser la question. Sans doute faut-il considérer l’aptitude à la souffrance, avant toute autre considération. L’argument du libre arbitre, de la volonté libre et autonome, relève à la fois de l’ombre cartésienne qui fait tant de mal aux animaux, et du délire anthropocentrique de l’homme. Il faut replacer l’homme à sa vraie place : non pas celle d’un maître et possesseur de la nature, mais celle d’un animal parmi tant d’autres, et qui plus est, bien mal adapté. Si l’éthique a un sens, alors qu’on l’applique aux autres. Connais les autres pour te connaître toi-même, pourrait-on dire. Les autres, ce sont nos semblables, nos frères, les animaux. Car l’homme est un animal, ne l’oublions pas. Les animaux sont le miroir de nous-mêmes. Les maltraiter, c’est passer à côté de soi. Les bien traiter, c’est peut-être le meilleur moyen d’atteindre ce mot qu’il faut prononcer, enfin, et qui est dans toutes les bouches : la dignité humaine.

    Source:http://www.unpeudedroit.fr/droit-des-personnes/billet-sur-lanimal-suite-ou-nous-sommes-tous-a-la-fois-des-animaux-et-des-poussieres-detoile-et-ou-lhumilite-reste-le-meilleur-moyen-de-se-rendre-digne/

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  • Le récent amendement concernant l’animal : quand la loi se mêle de faire des aphorismes tout ensemble des paradoxes

    Le récent amendement concernant l’animal : quand la loi se mêle de faire des aphorismes tout ensemble des paradoxes (la plume d’Oscar Wilde en moins…) et où Shylock rencontre Tartuffe.

    Le 15 avril 2014, un amendement a été voté introduisant au Code civil un article 515-14, posant que « les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens corporels ».

    Concrètement, qu’est-ce que cet amendement change dans notre droit positif ?

    Honnêtement ? Rien.

    Pourquoi cela ?

    Tout d’abord, on soulignera le paradoxe entre notion et régime. En droit, on distingue en effet méthodiquement, pour une catégorie donnée, la notion et le régime. Lorsqu’une chose ou un être est appréhendé par le droit, celui-ci commence déjà par le qualifier : la chose ou l’être entre dans une catégorie de notion juridique. De ce travail de qualification découlera le régime de l’objet appréhendé par le droit : à chaque notion juridique son régime propre. À cela il faut ajouter que la division fondamentale du droit positif, ce que l’on appelle pompeusement de l’expression latine la « summa divisio », est celle qui distingue les personnes et les choses. Pourquoi dis-je : « les choses » et non : « les biens » ? Parce que toute chose n’est pas un bien. Pour devenir juridiquement un bien, il faut en effet pour la chose être appropriable et commercialisable (commercialisable, c’est-à-dire pouvant faire l’objet d’une convention – c’est le critère qui est donné par l’article 1128 du Code civil). Or il existe des choses non appropriables (les choses communes, par exemple, dont l’usage est commun à tous), et/ou non commercialisables (certains produits illicites parce que dangereux, par exemple).

    Donc toutes les choses ne sont pas des biens. Maintenant, tous les biens sont-ils nécessairement des choses ? Jusqu’à ce qu’on s’interroge sur le cas de l’animal, la réponse était claire : oui, seules les choses pouvaient être des biens. De ce point de vue, tabouret, table, chaise, veaux, vaches, cochons, couvée, c’était tout un : des choses, puisque pas des personnes. En effet il existe deux types de personnes en droit : les personnes physiques, qui sont les êtres humains, et les personnes morales, qui sont un ensemble de personnes physiques (sociétés, associations) ou, cela fût-il surprenant, de biens (fondations) se voyant conférer la personnalité juridique. Désormais les animaux ne savent plus à quel saint se vouer : Persona, sainte patronne des personnes, ou Res, saint patron des choses ? Ni l’un ni l’autre, les pauvres, il semble bien. Les animaux naviguent entre deux eaux : la mer fermée des personnes et l’océan infini des choses. Entre les deux, le chœur du législateur balance. Reconnaître que l’animal est un être vivant doué de sensibilité, c’est le rapprocher de l’humain (on rappellera pour mémoire que l’homme en réalité est un animal, il appartient biologiquement à cette catégorie : nous sommes des animaux, ni des végétaux ni des minéraux, mais pas non plus une catégorie à part. Eh oui, certains en tomberont peut-être de leur chaise (ou de leur arbre) : nous sommes, tels les chimpanzés, les bonobos, les gorilles et les orang-outans, des grands singes). Mais le législateur ne fait pas pour autant des animaux des personnes. Logiquement, a contrario, comme on aime à dire en droit, ils sont donc des choses.

    C’est là que le nouvel article 515-14 du Code civil se montre (fût-ce malgré lui) particulièrement subtil. Car il dit que les animaux sont « soumis au régime des biens corporels ». « Soumis au régime de », ne veut pas dire « être ». Nuance appréciable. Les animaux ne seraient-ils donc plus des choses ? La loi le laisse entendre. Ils sont « des êtres », sans plus de précision. Pauvres hères dans le monde étrangement cloisonné et kafkaïen du droit.

    Reste une certitude : toutes ces questions, hélas seuls les humains peuvent se payer le luxe de se les poser. Car pour les animaux, on l’a dit, concrètement rien ne change : leur régime reste celui des biens. Beaucoup de bruit pour rien, en somme…

    Rien ne change non plus, ensuite, parce que même dans son aspect purement déclaratif, l’article 515-14 du Code civil n’apporte rien de nouveau sous le soleil juridique (si le droit peut encore être illuminé, ce qui reste, dans la période de pullulement et de complexité des normes actuelles, une gageure). En effet, une loi du 10 juillet 1976 avait déjà posé que l’animal est un être sensible devant être placé dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. La loi de 1976 avait déjà donc dit que l’animal est un être sensible, ce que seuls les sadiques et les imbéciles peuvent nier, et plus, même : la loi de 1976 faisait pour l’animal une avancée au niveau du régime, puisqu’elle posait qu’il devait être placé dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. Il y avait donc alors un souci de protection de l’animal, le début d’une prise de conscience que les conditions de vie de l’animal doivent répondre à certains impératifs, que l’homme se doit de respecter. Las, rien de cela n’est repris dans l’amendement nouvellement voté : tel un couperet, l’article 515-14 du Code civil assène que les animaux, certes êtres vivants doués de sensibilité (paroles, paroles, paroles….) restent « soumis au régime des biens corporels ».

    Tigre

    Certes, « sous réserve des lois qui les protègent ». Mais quelle réalité cela reflète-t-il en pratique ?

    En effet, enfin, ce « sous réserve des lois qui les protègent » laisse entendre que, s’ils sont soumis au régime des biens, les animaux sont tout de même protégés par la loi : ne soyons pas malintentionné envers le législateur, être doué de raison, certes, mais lui aussi de sensibilité… Sauf que. Sauf que nous avons tous (en tout cas tous ceux qui vivent en compagnie d’un animal, voire de plusieurs) en contemplation le cas spécifique de l’animal domestique. À chacun, sauf pour lui à être particulièrement hermétique de la comprenette, il apparaîtra clairement et avec évidence que son chat, son chien, son cheval, son hamster, et même son poisson rouge, sont des êtres doués de sensibilité. Parodiant Shylock en un sanglot, les intéressés pourraient s’exclamer : « Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ? Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez, ne mourons-nous pas ? ». Et Shakespeare d’ajouter, et les animaux le pourraient aussi : « Et si vous nous bafouez, ne nous vengerons-nous pas ? Si nous sommes semblables à vous en tout le reste, nous vous ressemblerons aussi en cela ».

    Dans l’univers impitoyable du droit, cette jungle où règne la loi de l’homme, le statut de l’animal domestique est l’arbre qui cache la forêt. Cette forêt, c’est celle où vivent tous les autres animaux : l’animal sauvage, que l’on a le droit, même réglementé, de chasser ; l’animal de laboratoire, que l’on a le droit, même (pauvrement) réglementé, de torturer et de sacrifier ; l’animal de spectacle, que l’on a le droit d’exhiber et d’humilier, parfois même aussi de torturer et de tuer (songeons à la corrida, toujours tolérée en France au nom du respect des traditions, quand la Catalogne l’a déjà interdite) ; l’animal d’élevage, qu’il soit ou non industriel (mais bien évidemment c’est pire lorsqu’il s’agit d’élevage industriel, chacun le sait), que l’on a le droit de tuer (parfois de façon barbare) et de manger. Qui peut rigoureusement dire après cela, la tête haute mais les yeux souvent baissés, que l’animal est protégé en droit ? Le législateur a bien figure humaine, oui, cela est évident : parce qu’il porte le masque de l’hypocrisie. Là où les animaux peuvent reprendre à leur compte les paroles de Shylock, c’est pour s’adresser en réalité à Tartuffe. Si l’homme est soi-disant l’animal doué de parole, il se rend délibérément sourd à ce qu’Élisabeth de Fontenay a, dans une belle formule, titre de la somme qu’elle a consacrée à l’étude de la question animale en philosophie, nommé « le silence des bêtes ».

    Alors que faire ? Rien, si l’on s’accommode de la situation actuelle, et cela semble seoir au législateur comme à la majorité des citoyens. Continuer le combat, pour les partisans de la cause animale. Réussira-t-on un jour à trouver une qualification et un régime juridiques compatibles avec les désirs de l’homme et une amélioration de la situation de l’animal ? L’histoire reste encore en grande partie à écrire. L’article 515-14 du Code civil n’est pas le premier jet de cette histoire, et ce n’en est certainement pas la meilleure phrase. La suite nous le dira, à nous d’écrire le roman juridique des animaux, jusqu’ici bien sombre histoire, et qui, comme tous les romans, sont, selon la belle formule de Stendhal, « un miroir que l’on promène le long du chemin ».

    À nous d’écrire ce roman, c’est-à-dire vous, nous, tous. La suite au prochain numéro, pour des propositions tournées vers l’avenir.

    Source:http://www.unpeudedroit.fr/droit-des-personnes/le-recent-amendement-concernant-lanimal-quand-la-loi-se-mele-de-faire-des-aphorismes-tout-ensemble-des-paradoxes/

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