Le dogfighting

 

Introduction: 

Les combats de chiens sont un phénomène organisé par une criminalité souterraine qui mérite un examen beaucoup plus juridique que politique.

Ce « sport » est maintenant interdit aux États Unis. Malgré cette interdiction absolue , elle a atteint des proportions épidémiques dans toutes les communautés urbaines et continue aussi de prospérer dans les nombreuses zones rurales.

La conscience collective américaine a longtemps été écartée par la brutalité indiscutable de la culture des combats de chiens , et de ce fait, la loi a été laxiste dans l'appréciation de l'étendue et de la gravité du phénomène.

Les communautés qui ont été moralement, socialement et culturellement marquées par la propagation des combats de chiens ont payé cher l'apathie de la communauté , juridiquement.

Dés l'âge précoce , les enfants sont régulièrement exposés à la violence inhérente aux combats de chien, ils sont conditionnés à croire que cette violence est normale, ils sont insensibles à la souffrance et finalement ils deviennent eux mêmes criminalisés.

Même les policiers les plus aguerris sont constamment consternés par toutes les atrocités faites au niveau des combats de chiens.

Les combattants de chiens appelés "dogfighters" sont des criminels violents qui se livrent à une multitude d'activités criminelles. Beaucoup sont dans le crime organisé, le racket, le trafic de médicament, etc....

Ils organisent et assistent à des combats de chiens en réunion, pour le jeu et le trafic de drogue.

Dans la dernière décennie, les autorités policières et les responsables gouvernementaux sont devenus conscients de cette "culture clandestine" des combats de chiens et de son lien avec d'autres crimes.

De nombreuses personnes continuent à nier l'existence ou l'étendue des combats aux USA en arguant que ce sont des cas isolés, mais il est difficile aujourd'hui de défendre une telle notion archaïque face à des preuves accablantes.

 

Les chiens: 

Aux États Unis, il existe plusieurs races de combats qui sont génétiquement appelés « pit bulls ». L'American Kennel Club ne reconnaît pas les pitbulls mais enregistre des races telles que l'american staffordshire terrier, le staffordshire bull terrier , le bull terier et le bulldog.

Le United Kennel Club, l'association American Dog Breeders et le National Kennel Club , reconnaissent l'american pitbull terrier comme une race unique , tout à fait distincte des races précitées.

La grande majorité des chiens de combat appelés pitbull ont tendance à être un amalgame de différentes races. Peu importe  le titre officiel, ces chiens sont sans doute les plus loyaux et pourtant les plus maltraités de tous les chiens dans la culture américaine.

Ils ont été sélectivement « élevés » comme chiens de combat en raison de leur capacité unique à se battre jusqu'à la mort. Les chiens puissants sont génétiquement prédisposés à infliger le maximum de dégâts sur un adversaire et une fois incités ne répondent pas aux signaux naturels pour cesser les combats.

Généralement, les pitbulls sont remarquablement doux et sont farouchement loyaux aux hommes. Cette qualité rend particulièrement attrayante l'intérêt des "dogfighters" pour ces chiens, parce qu'ils résistent à des abus considérables, et à diverses négligences entres les mains de leurs propriétaires, mais ils resteront fidèles et non agressifs envers les humains. Cependant, comme toutes créatures vivantes, ces chiens ont un seuil de tolérance élevé mais à ne pas dépasser, sinon une fois celui-ci franchit , ils peuvent se montrer agressifs envers les humains.

La popularité grandissante pour d'autres races comme le bullmastiff ou le presa canario, qui sont des races plus grandes que le pitbull, devrait dans l'avenir causer de sérieux problèmes.

Dans certaines zones urbaines , ces races sont croisées avec des pitbulls, afin de créer des chiens de combat plus grands et surtout plus féroces. Malheureusement, ces races ne partagent pas le même comportement "maléable" du pitbull , et une fois formés à être agressifs, ils pourraient causer des dommages graves à la fois aux humains mais aussi aux animaux.

 

L'Histoire du dogfighting: 

Les chiens ont été les victimes involontaires, exploités pour les combats , depuis l'antiquité romaine, où ils se sont battus contre d'autres animaux dans le Colisée. La pratique consistant à opposer les chiens à des taureaux, des ours , s'est poursuivie jusqu'à l'époque médiévale en Angleterre où en 1835 le parlement par le biais d'une loi de protection des animaux interdira cette pratique.

C'est à cette époque, que  les combats dits" modernes" sont nés,que l'on a assisté au dévellopement de la race Staffordshire bull terrier.

Le chien a été introduit aux États- Unis en 1817, date à laquelle la pratique des combats de chiens est entrée dans la culture américaine.

C'est dans les années 1860, que les combats de chiens sont devenus illégaux dans la plupart des états, mais ils ont continué à prospérer comme « passe temps » jusqu'au début du 20ème siècle. Cette pratique était devenue tellement populaire qu'en 1881 l'Ohio et le chemin de fer du Mississippi annoncèrent des tarifs spéciaux pour faire voyager des chiens de combat . Cette culture sadique est d'ailleurs immortalisée dans les annales de l'histoire américaine et de son folklore.

En 1976, les combats ont été interdits, et malgré la loi en vigueur, il n'y a pas eu une attention sérieuse apportée dans son application jusqu'à très récemment.

Aujourd'hui, les combats de chiens sont considérés comme un crime dans 48 états ainsi qu'en Colombie, aux îles vierges et à Porto Rico.

L'« Human Society» des États-Unis estime qu'il y a au moins 40 000 dodfighters dans leur pays, en sous-estimant la contagion des combats de rues dans les zones urbaines.

Dans les zones rurales, les combats sont organisés dans les granges ou dans des fosses en plein air.

Dans les zones urbaines, les combats sont organisés dans les caves, les garages, les entrepôts ou bâtiments désaffectés.

En 2003, la ville de Chicago a répondu à elle seule à 1903 plaintes sur les combats d'animaux.

Ils sont devenus très populaire en Europe de l'est , où la mafia russe a découvert le potentiel lucratif de ces combats de chiens.

Un article de 1999, retraçant la montée des combats de chiens en Russie souligne sa popularité parmi les « nouveaux Russes ». Les combats ont lieu en public et pour beaucoup  sont considérés comme des événements "familiaux".

«Nous ne devons pas cacher ces massacres à nos enfants, la vie est une bataille et ils doivent s'habituer à elle» expliquait un père qui emmenait sa fille de 5 ans voir régulièrement les combats de chiens.

Preuve de ce «succès» , les combats ont été recensés dans nombreux pays, Angleterre, Afghanistan, Afrique du Sud, Canada, Australie, Italie etc...

Au Honduras et au Japon , ces combats sont maintenant légaux ,auparavant, ils avaient été sanctionnés pendant des siècles par les chefs militaires et les aristocrates.

Bien que la pratique des combats de chiens soit interdite dans plusieurs pays,leur prolifération aux États-Unis et dans le reste du monde ne cesse de croître.

 

La Sociologie du dogfighting:

 Il est extrêmement difficile en dehors des dogfighters eux mêmes, de justifier les combats de chiens.

Les représentants de la loi qui pénètrent dans la sous-culture clandestine sont régulièrement écœurés par la violence des combats de chiens. La culture américaine a criminalisé ceux-ci et stigmatise ces déviants en luttant contre.

La conscience collective américaine rejette les combats de chiens et la méprise autant que les agresseurs d'enfants.

Une étude publiée dans « la société et les animaux » a essayé de montrer la psychologie des dogfighters et leur perversité incontestable. Selon cette étude, il existe cinq techniques que le dogfighter emploie pour justifier les combats de chiens.

 

  1. le déni de la victime: ces personne rejettent catégoriquement le fait que leurs chiens soient des victimes de la culture des combats de chien.

  2. Le refus de responsabilité: les combats de chiens sont dépeints comme quelque chose qui vient naturellement chez les chiens, et qu'ils seraient nés avec une prédisposition à tuer.

  3. Le déni de la blessure: beaucoup de dogfighters affirment que leurs chiens sont bien traités avant et après les combats. De nombreux partisans argumentent que les combats ne sont pas plus violents que la boxe.

  4. Appel à une autorité supérieure: la culture des combats de chiens se perpétue en glorifiant sa propre histoire, et en vénérant les «anciens» bons combattants comme des héros.

  5. Condamnation de ceux qui condamnent: les dogfighters se considèrent souvent comme un groupe incompris , victime d'un "génocide" culturel , les combats de chiens faisant partie pour eux de leur "culture". Les dogfighters perçoivent leurs comportements comme "normaux" et essaient de dépeindre les organisations de protection animal comme des groupes "extrémistes".

 Conclusion:

 Ces dernières années, les forces politiques, juridiques, et sociales ont effectuées des changements remarquables sur leurs perceptions et leurs réactions face au phénomène des combats de chiens.

La clandestinité des combats de chiens n'est plus ignorée, et les défenseurs de l'application des lois disposent d'un arsenal juridique pour protéger les victimes, et pour prévenir l'endoctrinement des générations futures sur la culture des combats de chiens.

Beaucoup de collectivitées locales, d'états , d'organismes nationaux ,ont mis en œuvre des groupes de travail , en utilisant les agents spéciaux, les équipes du SWAT, les agents de lutte anti- drogue, les agents de contrôle des animaux et les services sociaux.

Du point de vue institutionnel, ces efforts conjugués ,ont permis de diminuer les combats de chien de façon significative.

La réalité cependant, est que la société ne fait que commencer à affronter la "culture violente" des combats de chiens , et que celle-ci est ancrée dans toutes les formes de la culture américaine depuis des générations.

Pour les victimes, les personnes et les animaux ,qui vivent dans les communautés qui sont marquées par la croissance sans entrave des combats de chiens, la situation est désespérée.

Malgré les rapports hebdomadaires des raids sur les combats de chiens et des poursuites à l'encontre des dogfighters partout dans le pays, d'innombrables combats de chiens passent inaperçus et ne sont pas poursuivis en justice.

Il faudra des années voir des décennies, pour que les efforts actuels pour éradiquer les combats de chiens soient  efficaces dans ces communautés.

 Les autorités n'auront de cesse de se "battre" continuellement contre une nouvelle génération d'êtres "endoctrinés" par l'enfer de la violence des combats de chiens,par plus de prévention et d'information.

 

 

Hanna Gibson , MichiganState University College or law (2005)

http://www.animallaw.info

Commentaires

  • non combat
    • 1. non combat Le 14/09/2020
    Allez tous dénoncer les combats de chiens pour sauver des vies

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