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Fiction - Dans une chaumière de l'hexagone, un soir d'été ... entre l'anniversaire de la prise de la Bastille et celui de l'abolition des privilèges

1er acte : Les familles Kruche, Branck et Kiche organisent une petite soirée entre amis. Vers 23 heures, la fête bat son plein. Eclats de voies, rires, cris et musique. Les enfants, quant à eux, n’ont plus faim, et ils commencent à s’ennuyer fermement. Leur désoeuvrement les conduit tout naturellement vers « le chien ». Le chien, c’est Médor, tout fraîchement sorti d’un refuge et qui trône à hauteur de leurs têtes sur le canapé du salon. Les Kiche ont mis un point d’honneur à le mêler aux festivités : après tout, il fait partie de la famille, oui ou non ? A ce stade de la soirée, Médor a déjà fait le plein de décibels. Il en a encaissé deux à trois fois plus que les Kruche, les Branck et les Kiche réunis. Mais les Kruche, les Branck et les Kiche ne savent pas que la sensibilité auditive de Médor n’est pas la même que la leur, car ça, le refuge ne l’a pas dit et ils ne savent que ce que le refuge a dit. Alors, tant pis pour le système nerveux de Médor, qui tente de se réfugier dans le sommeil au milieu du vacarme ambiant. Autant dire qu’il n’est pas d’humeur au jeu et que les sollicitations des enfants l’indisposent grandement. Il prévient en grognant. Peine perdue. Personne n’y prête attention. Les Kruche, les Branck et les Kiche ont mieux à faire que de se pencher sur les états d’âme du cabot. Les enfants ont l’air de bien s’amuser avec lui, c’est l’essentiel. Les enfants, personne ne leur a appris à se méfier d’un chien qui grogne, alors ils continuent d’importuner Médor. Et Médor finit par mordre… Fin de la fête pour les Kruche, les Branck et les Kiche.

2ème acte : Les médias s’emparent du fait divers et le servent généreusement à toutes les sauces. Abondamment encouragée à s’émouvoir de ce nouveau « drame » impliquant un chien, l'opinion publique s’émeut. Elle a raison. Mais il faudrait commencer à s’émouvoir « utile », en pointant du doigt la stupidité et l’insondable ignorance de tous ces gens qui prennent un chien en charge alors qu’ils en sont parfaitement incapables, et ce pour une raison très simple : ils n’ont pas la moindre idée de ce qu’est un chien.

3ème acte : Le pseudo-débat autour des « causes » du drame » et de ses « responsables ». Il est des « causes » et des « responsabilités » qui semblent aussi évidentes que déterminantes dans la survenance d’un tel accident: défaut de surveillance, à la fois des enfants et du chien, de la part des adultes présents, grave carence d’éducation parentale dans les comportements à tenir face à un chien. Dommage, ce n’est pas cet éclairage que les médias choisissent pour évoquer l’affaire. Une fois de plus, elles ont raté le rendez-vous de l’information pour celui du sensationnel. Sans surprise !

4ème acte : Le sort du chien : il est déjà scellé, Médor sera euthanasié. Rien de très surprenant. Les dieux ont soif. Médor ne sera ni le premier ni le dernier chien à être sacrifié sur l'autel de l'obscurantisme. Plus étonnant : avant d’être euthanasié, Médor va être soumis à un test de comportement… aux fins de déterminer s’il est ou non dangereux !?

 

L’arbitraire a encore de beaux jours devant lui et la bêtise prend parfois des allures de privilège.

Commentaires

  • COLOM
    • 1. COLOM Le 13/10/2011
    Et voilà un bon article ! excellent - combien de chiens et chats, oiseaux etc...sont les souffre-douleurs des enfants ? ce ne sont pas des peluches et l'animal a droit à la tranquillité et au respect, notions évidentes mais que les parents oublient de plus en plus....en même temps quand ils ennuient le chien ou le chat...ils fichent la paix aux parents, n'est ce pas!? Il faudrait apprendre aux enfants à respecter les animaux et leur apprendre comment se comporter face aux animaux, on éviterait bien des drames...

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