Comment mon chien m’aime-t-il ?

         Comment mon chien m’aime-t-il ?

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Ou encore : « Il va me détester »,  « Il va se sentir seul /mal-aimé/abandonné», « Il s’est vengé », «  Il va penser que …».

STOP. Arrêtons-nous là de suite. La liste est interminable. C’est toujours assez impressionnant le nombre de fois où nous tombons dansl’anthropomorphisme pour parler de nos animaux pour dire : mon chien m’aime, mon chien ne m’aime pas, etc. Je crois que je ne le répéterai jamais assez. D’ailleurs, qu’ils soient chien, chat, cheval, lapin ou que sais-je encore. Nous sommes tous déjà plus ou moins passés par là.

Comment ça, non ? Etes-vous en sûr ? Pas même pour plaisanter ? Mouais mouais mouais, c’est ce qu’on dit ! … Détendez-vous nous ne sommes pas là pour le vérifier ! 

Vous allez me dire : « nous aimons vraiment nos chiens, sinon nous n’en n’aurions pas !». C’est une évidence pour la majorité d’entre nous. Pourtant, c’est là que le bât blesse ! Car je répondrais volontiers qu’on peut aimer (verbe typiquement humain) nos compagnons sans tomber dans les pièges d’une relation truffée de déséquilibres ici et là.

Ca y est. J’entends déjà la foule de lecteurs (ou presque, roh, on peut rêver !) huer mes propos.  Mais qu’est-ce que ça veut dire tout ça ?!

Dogfashion - alapucealoreille.fr

Eh bien tout simplement, que certains de nos amis à 4 pattes sont bien malgré eux les « victimes [1] » de notre société actuelle et de ses maux. Nous tendons à les utiliser davantage :

chien poupée - alapucealoreille.fr

-          Pour combler un manque affectif (« chien-enfant »).

-          Pour jouer à la poupée (« chien-objet »). 

-          Pour améliorer notre image (« chien-pub »).

-          Etc,…

Sauf qu’au final, l’Homme ne fait que dupliquer avec son compagnon ce que notre société fait de lui : il se l’approprie, l’assujetti, l’utilise et parfois même, le jette(pardon du politiquement incorrect).  Et après, il s’étonne des comportements « déviants » de sonanimal-chéri. Or, s’il y a bien quelque chose que les gens occultent volontiers, c’est que le chien qui subit ce type de mode de vie finira sans doute par développer un ou plusieurs troubles du comportement et/ou de la cognition [2]. Par exemple, les léchages intempestifs d’une partie du corps, des destructions d’objets ou de matériel, …

Toutefois, des choses basiques sont très efficaces pour obtenir une relation des plus saines et des plus complices !

aime chien - alapucealoreille.fr

Par exemple :

  • Ne pas oublier qu’un chien est attaché à son maître, ou à la famille dans laquelle il évolue. Certes, de façon plus ou moins forte, mais c’est bien différent du sentiment humain que l’on nomme Amour
  • Ne pas se dire qu’il souffre de règles à respecter : les règles de vie lui servent de repères fiables et sécurisants lorsqu’elles sont mises en place de façon douce et positive ! 
  • Ne pas oublier qu’il oriente ses actions en fonction de ce qui satisfera sesbesoins, sur le mode du plaisir/déplaisir ou bien confort/inconfort. Et ce qu’il considérera comme lui procurant du plaisir ou du déplaisir ne correspondra peut-être pas à vos souhaits ! Vous n’avez jamais pesté contre votre chien qui adoooore patauger dans la boue 5 mètres avant de remonter en voiture ?A l’inverse, ce qui vous procure du plaisir à vous n’en procure pas forcément à votre chien. Si l’on parle du petit bout de viande ou de restes de votre repas qui finissent directement ou non dans l’estomac de votre chien, certes il manifeste de la joie et de l’excitation. Mais au fond, quoi de mieux pour faire une entorse aux règles hiérarchiques et générer une forme de stress ?
  • Ne pas oublier qu’ils n’ont pas le même mode de compréhension, ni de penser , ni les mêmes notions de bien et de mal que nous. Donc faire à vos chiens des déclarations d’amour ou bien le sermonner par des phrases longues comme le bras, en pensant que votre chien ne vous aimera pas moins grâce à ça être moins sévère, demeurera un acte totalementinefficace
  • Sans compter que les chiens n’aiment ni nécessairement être caressés ou câlinés, ni diriger à tout va. Et qu‘ils n’auront juste une envie si vous êtes en permanence sur leur dos pour un oui ou un non : être tranquilles et faire leur vie (pour la complicité on repassera …). Eh oui, les gros câlins à outrance tout comme « Tu t’es sauvé(e), je te rattache la laisse c’est bien fait pour toi, tu es puni(e)», les « fais pas ci, fais pas ça », « Pas toucher à ceci ou cela », etc, sont nocifs à la bonne relation avec votre animal.

Bref, ce serait tellement si simple si le monde du chien (pour ce qu’il en est ici) se résumait à nos propres idées, émotions et fonctionnements. Le plus exceptionnel serait s’il pouvait pallier nos carences affectives et pourquoi pas réparer toutes nos blessures intérieures (se sentir moins seul, combler une absence, se sentir en position de contrôle et de force lorsqu’on ne l’est pas par ailleurs, etc).

Malheureusement, il n’en n’est rien. Pour bien vivre ensemble il est impératif d’en prendre conscience.  Ou alors les peluches sont des partenaires du genre plutôt idéal…


[1] Attention : Par « victime », il n’est pas question ici de maltraitance, de manque de soins ou d’attention. Simplement du constat qui est tiré que de plus en plus de chiens ne sont plus traités pour ce qu’ils sont.
 
[2] La cognition est l’ensemble des processus mentaux relatifs à la connaissance tels que la perception, la mémorisation, le raisonnement, la résolution de problèmes et les processus de la pensée au repos.

Source: http://alapucealoreille.fr/blog/autour-du-chien/chien-aime-homme-anthropomorphisme-2199

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